Dernière mise à jour à 09h51 le 05/03
Le nouveau coronavirus se répand dans de plus en plus de pays. Il est temps de se donner la main.
Mais certains aux états-Unis semblent ne pas être de cet avis. Au lieu de se joindre à la lutte mondiale, ils sont occupés à chercher un bouc émissaire. La Chine, sans surprise, est devenue leur cible principale, dans un nouveau chapitre de leur jeu habituel consistant à s'en prendre à elle.
Au cours du week-end, le sénateur américain de Floride Marco Rubio a reproché à la Chine de "mettre le monde en danger" et a attaqué Beijing pour son manque de transparence et de prise de "précautions nécessaires au moment de l'apparition de l'épidémie".
D'autres politiciens de Washington, comme le secrétaire d'état américain Mike Pompeo et le conseiller commercial de la Maison Blanche Peter Navarro, ont également fait tourner leurs machines de propagande anti-chinoise.
Il convient de rappeler à ces fauteurs de troubles que le fait de trouver des défauts à la Chine ne contribue pas à ralentir la propagation du virus ni à guérir les patients infectés. Seules des actions énergiques et une coopération internationale solide en sont capables.
Depuis le début de l'épidémie, le gouvernement chinois a agi de manière rigoureuse, transparente et responsable pour lutter contre cette maladie mortelle. Jusqu'à présent, il a réalisé des progrès réguliers et remarquables en la matière, ce qui permet aux nations du monde entier de mieux se préparer.
Beijing s'efforce également de reprendre le travail et la production domestiques avec une gestion méticuleuse, afin de ne pas risquer un retournement de la lutte contre l'épidémie et d'atténuer un éventuel impact sur les cha?nes d'approvisionnement mondiales.
Les mesures prises par la Chine ne sont sans doute pas tout à fait adaptées à d'autres pays, car les situations ne sont pas les mêmes d'un pays à l'autre, mais elles constituent un rappel utile pour les décideurs, les professionnels de la santé et les gens ordinaires du monde entier qui combattent eux aussi la maladie.
Le virus ne respecte aucune frontière, et c'est une bataille mondiale qui se joue contre lui depuis le tout début de l'épidémie, en cette ère d'interconnectivité globale croissante. C'est pourquoi la coopération internationale revêt une grande importance. Ceux qui à Washington entretiennent la peur ne peuvent que semer la division et la méfiance, et attiser la haine.
Pour gagner ce combat, les nations du monde ont actuellement trois priorités communes.
La première est de continuer à se tenir mutuellement au courant de toutes les informations utiles, y compris des derniers résultats de la recherche virologique, des chiffres de l'infection et des développements de vaccins. La deuxième est de freiner conjointement, ou du moins de ralentir, la propagation transfrontalière de la maladie. La troisième est de résister à la tentation de la politique de chacun pour soi.
Sur le long terme, les membres de la communauté internationale doivent travailler ensemble afin de combler les lacunes du mécanisme actuel de coopération en matière de sécurité sanitaire mondiale, pour mieux faire face à des défis similaires à l'avenir.
Ils doivent également se préparer à limiter les répercussions de l'épidémie sur l'économie mondiale et coordonner plus étroitement leurs actions pour éviter que les sentiments antimondialistes ne déclenchent une récession globale. Les récentes fluctuations des marchés boursiers du monde entier ont été un signal d'alarme.
Richard Partington, correspondant économique du journal britannique The Guardian, a admis dans un récent article que la mondialisation facilite "la propagation des maladies virales et engendre de nombreux autres maux sociaux et économiques", mais il a également averti que "se lancer à corps perdu dans un monde protectionniste et luddite n'apportera pas de solutions adéquates et durables".
Alors que le temps s'écoule inexorablement, la guerre contre la maladie fait rage. Il convient de consacrer un temps précieux à l'élaboration d'un consensus et à la mise en commun des forces au niveau mondial, plut?t que de pointer les autres du doigt sans raison. C'est la seule fa?on de s'en sortir.