Dernière mise à jour à 08h52 le 18/08
Les prix à la consommation finale des ménages ont augmenté de 5,1% en glissement annuel au premier semestre 2022 au Cameroun, selon la note de conjoncture publiée mercredi par l'Institut national de la statistique (INS).
En moyenne sur les douze derniers mois, l'inflation se situe à 3,8% en juin 2022 contre 2,2% pour la même période l'année dernière. Ce taux pourrait franchir la barre de 4% à fin décembre prochain en l'absence de mesures additionnelles à prendre par le gouvernement.
Comme le principal déterminant de cette poussée inflationniste, l'accélération de 8% des co?ts des produits alimentaires a été attribuée à l'envolée des prix des pains et céréales de 9,8%, des viandes de 9,2%, des poissons et fruits de mer de 9,1%, ainsi que des huiles et graisses de 13,5%.
En outre, l'augmentation des prix des produits importés de 3,6% sur les 12 derniers mois, ainsi que celle des produits locaux de 3,8%, s'est expliquée à la fois par les effets néfastes de la COVID-19 et du conflit opposant la Russie à l'Ukraine.
L'économie nationale affiche une bonne résilience comparativement à d'autres pays du fait, a estimé l'INS, de la diversité et la quantité de l'offre des produits locaux sur le marché, mais également par la politique de stabilisation des prix des produits pétroliers à la pompe avec des subventions ayant déjà co?té à l'Etat environ 317 milliards de francs CFA (plus de 491 millions de dollars) à fin juin 2022.
Pour l'Institut, "la soutenabilité budgétaire de cette politique de stabilisation pourrait, à court ou moyen termes, être questionnée au regard du risque potentiel de l'effet d'éviction de cette subvention sur les autres dépenses publiques prioritaires".
Cette réflexion est, note-t-on, à mettre en parallèle avec de récentes exhortations du Fonds monétaire international (FMI), qui demande aux autorités camerounaises "la suppression progressive des subventions aux carburants".