Dernière mise à jour à 09h41 le 01/06
Au mois de mai, Miarimbola Andrianjatovo Miray Fifaliana, étudiante malgache de 23 ans, s'est retrouvée dans une rizière de la municipalité de Chongqing, dans le sud-ouest de la Chine, en train de filmer des agriculteurs.
En tant qu'étudiante internationale dont la matière principale est l'éducation internationale de la langue chinoise à l'Université du Sud-Ouest, elle participait à un projet intitulé "Looking China", qui invite 12 étrangers à produire des documentaires racontant leurs liens avec la ville montagneuse.
Bien qu'elle n'ait jamais fait de travaux agricoles, Mlle Fifaliana a choisi de pointer sa caméra vers une plantation de riz dans le village de Changhong de l'arrondissement de Dazu. Selon elle, la culture du riz incarne l'amitié entre la Chine et Madagascar.
Madagascar consacre une grande partie de ses terres arables à la plantation de riz. Cependant, en raison des faibles rendements du riz local, le pays dépendait fortement des importations pour nourrir des dizaines de millions de personnes.
En 2007, l'équipe de Yuan Longping, le "père du riz hybride", a introduit le riz hybride à Madagascar, faisant passer la production de 3 à 10 tonnes par hectare.
"Le rendement élevé du riz hybride a permis à notre peuple de vivre mieux", raconte Mlle Fifaliana.
A sa grande surprise, pendant le tournage du documentaire, elle a rencontré un chercheur nommé Luo Zhiqiang qui avait visité en 2014 Tananarive, la capitale de Madagascar, et aidé les populations locales à planter du riz hybride.
"Au début, nous pensions qu'il était difficile de cultiver du riz à haut rendement en raison de l'environnement difficile", note M. Luo, se rappelant les difficultés de l'époque.
Cependant, M. Luo est fier de son travail à Madagascar en voyant ses fruits et la reconnaissance du peuple et du gouvernement de Madagascar.
Le chercheur note que la nouvelle version d'un billet malgache arbore un motif sous la forme du riz hybride chinois, un geste illustrant combien Madagascar apprécie l'aide de la Chine.
Lorsque Yuan Longping est décédé en mai 2021, Fanomezantsoa Lucien Ranarivelo, qui était alors ministre malgache de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, a publié un message de condoléances exprimant la tristesse de la population. "C'est une grande perte pour la Chine et l'humanité", a-t-il déclaré après le décès de M. Yuan.
M. Luo est revenu en Chine en 2016, et en 2019, il a été envoyé dans le village de Changhong lorsque M. Yuan avait d? y établir une équipe de recherche.
Mlle Fifaliana a appris que M. Luo n'avait pas ralenti le rythme de ses recherches sur la culture du riz. L'année dernière, son équipe dans le village a récolté du "riz géant" -- une variété de riz hybride -- dans le champ expérimental. Il a poussé deux fois plus haut que le riz ordinaire, avec quelques plants atteignant plus de 2,2 mètres.
L'étudiante estime que rencontrer M. Luo était une grande co?ncidence. Elle était également impressionnée d'apprendre que M. Yuan était ancien étudiant de l'Université du Sud-Ouest et qu'il avait travaillé dans le village de Changhong pendant trois mois dans les années 1950.
Mlle Fifaliana a déclaré que son travail sur le documentaire avait été rendu plus significatif par les divers liens qu'elle avait tissés dans le processus.
"Je me suis sentie si honorée de faire ce documentaire, car j'ai la chance de présenter l'amitié entre les deux pays", raconte-t-elle.
Parmi ceux qui cherchent à profiter de cette amitié croissante figure la petite s?ur de Mlle Fifaliana, qui apprend actuellement le chinois chez elle et espère profiter d'opportunités en Chine.
"Les étudiants malgaches ont le sentiment que l'apprentissage du chinois est prometteur pour leur avenir, car il leur permettra d'accéder à des carrières dans différents domaines, tels que le tourisme, la diplomatie et le commerce", explique Mlle Fifaliana, qui est déterminée à poursuivre son parcours d'apprentissage en Chine et souhaite étudier le cinéma.