Le ministre gambien de l'Intérieur Mai Ahmad Fatty a condamné samedi soir à la télévision l'émeute qui a secoué Kanilai, village natal de l'ancien président en exil Yahya Jammeh.

Le ministre a confirmé l'arrestation de 22 manifestants, qui étaient descendus dans la rue vendredi pour réclamer le retrait des soldats de la Mission de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest en Gambie (ECOMIG) de leur village.

Il a accusé les manifestants de Kanilai et des villages frontaliers de Casamance au Sénégal d'avoir manifesté violemment, sans demander l'autorisation de la police.

Des manifestants armés ont réclamé le départ des forces de sécurité, y compris des soldats de l'ECOMIG, de leur village.

"Deux manifestants et un officier de l'ECOMIG ont été blessés dans ces accrochages. Malheureusement, l'un de ces manifestants a succombé à ses blessures ce matin au Centre hospitalier universitaire Edward Francis Small à Banjul", a indiqué le ministre.

"Vingt-deux personnes ont été arrêtées à la suite de cet incident et plusieurs individus, dont le chef du village de Kanilai, ont pris la fuite, mais nous tentons de les retrouver", a-t-il précisé.

Le ministre a ajouté que le président Adama Barrow avait convoqué une réunion de sécurité d'urgence avec les responsables concernés pour répondre à la situation dans le pays et en particulier à l'incident de Kanilai.

Il a rappelé que les soldats de l'ECOMIG avaient été déployés dans le pays à la suite du refus de l'ancien président Yahya Jammeh de quitter le pouvoir pacifiquement après avoir perdu les élections présidentielles du 1er décembre dernier.

Si la Constitution garantit le droit de manifester pacifiquement ainsi que la liberté de rassemblement et d'association, ces droits doivent toutefois être exercés dans le cadre prévu par la loi, a souligné M. Fatty.

"Si vous ne respectez pas la loi, elle se retournera contre vous", a-t-il averti.