Dernière mise à jour à 08h52 le 29/12
Les conditions sont favorables pour la tenue dans un climat sécurisé et apaisé, des élections présidentielle et législatives prévues mercredi le 30 décembre, après trois ans de crise et plusieurs reports en Centrafrique, a déclaré lundi soir à Bangui l'ex-Premier ministre sénégalais Souleymane Ndéné Ndiaye, chef de la mission d'observation électorale de l'Union africaine (UA).
"Toutes les conditions sont réunies pour que ces élections se tiennent sous les meilleurs auspices", a souligné le juriste interrogé par Xinhua sur l'appréciation du niveau d'organisation de ce double scrutin initialement programmé dimanche et reporté à mercredi pour des retards dans les préparatifs liés à la mise en place du matériel électoral et la formation des personnels électoraux, selon les explications officielles.
Ces élections, censées permettre de mettre un terme à trois ans de guerre civile, auraient en principe d? avoir lieu depuis 2014, mais le calendrier n'a de cesse d'être révisé en raison notamment de la persistance des violences dans le pays consécutives à la prise du pouvoir de l'ex-coalition rebelle de la Séléka le 24 mars 2013 au terme de trois mois d'affrontements contre le régime de Fran?ois Bozizé.
Quelque 1,9 million d'électeurs inscrits devront se rendre aux urnes dans 5.996 bureaux de vote ouverts dans les 16 préfectures de la Centrafrique, dont environ 700 à Bangui, la capitale, pour départager 30 candidats à la présidence et 1.642 autres postulants pour les 140 sièges à pourvoir à l'Assemblée nationale (Parlement), selon les chiffres publiés par l'Autorité nationale des élections (ANE).
Un stock de 400.000 bulletins de vote a été réimprimé à Cotonou (Bénin) et devait être réceptionné lundi dans la nuit à Bangui, pour être acheminé dans les 140 circonscriptions électorales dénombrées dans le pays dès mardi 29 décembre.
Ce rendez-vous intervient après la tenue d'un référendum constitutionnel pour l'adoption d'une nouvelle loi fondamentale le 13 décembre, scrutin émaillé de violences meurtrières à Bangui et plusieurs autres villes du pays sous contr?le de mouvements rebelles, dont le Front patriotique pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) de Nourredine Adam, ex-numéro deux de la Séléka.
Depuis cette date, des efforts ont été accomplis pour faire baisser la tension, à en croire le général Jean Marie Michel Mokoko, représentant spécial de la présidente de la Commission de l'UA en Centrafrique et chef de la mission de l'UA en Afrique centrale.
"Le référendum constitutionnel a été un test pour les forces [nationales et internationales] en charge de la sécurisation du territoire. Je puis vous dire que toutes les dispositions possibles ont été prises pour sécuriser les prochaines élections", a affirmé le haut responsable africain lors d'une conférence de presse lundi soir à Bangui, aux c?tés du chef de la mission d'observation électorale de l'UA.
"Nourredine Adam, a-t-il ajouté, a fait une déclaration [de cessez-le-feu total]. Il ne l'a pas fait de gaieté de c?ur, il a été soumis à une pression et il est revenu à de meilleurs sentiments".
Opérationnels depuis septembre 2014 en remplacement des forces africaines de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), les Casques bleus de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) sont chargés de la sécurisation du vote et des électeurs, en appui des forces centrafricaines, a précisé l'ex-chef du gouvernement sénégalais Ndéné Ndiaye.
"Toutes les autorités que j'ai rencontrées, a-t-il insisté face à la presse, ont espoir que les élections se tiennent sous les meilleurs auspices." Avec d'autres organisations internationales, l'UA déploie une mission d'observation électorale de 40 membres à l'occasion de ces consultations populaires.
Lundi était le dernier jour d'une campagne électorale qualifiée de "molle" par les observateurs. A Bangui, quelques caravanes et de petits meetings populaires ont retenu l'attention, sans soulever l'enthousiasme de la population, de sorte que des appréhensions sont exprimées au sujet du niveau de participation des électeurs au vote.
Lors du référendum, cette participation avait été faible : 26% à Bangui et 33% sur l'ensemble du territoire, selon les chiffres officiels publiés par la Cour constitutionnelle centrafricaine, à qui revient le r?le de la proclamation des résultats définitifs des élections.