Les élections législatives et présidentielle en République centrafricaine (RCA) ont été reportées pour trois jours jusqu'au 30 décembre, afin de régler des problèmes logistiques et d'achever la formation des agents électoraux, a déclaré aux journalistes un porte-parole de l'ONU à New York.

L'Autorité nationale des élections (ANE) en RCA a fait cette annonce plus t?t jeudi, d'après la Mission des Nations unies en République de Centrafrique (MINUSCA).

Les élections prévues en RCA devaient à l'origine avoir lieu dimanche qui vient, selon les reportages publiés jeudi.

Ces élections doivent permettre de restaurer l'état de droit dans ce pays d'Afrique suite à la prise de pouvoir par des rebelles musulmans en début 2013 dans ce pays à majorité chrétienne, un coup d'état qui a provoqué des représailles de milices chrétiennes et déclenché un cycle de violences religieuses.

"Tous les bulletins de vote aux élections présidentielle et législatives sont arrivés hier à Bangui, capitale du pays, et la mission procèdera à une livraison progressive des bulletins dans les provinces", a déclaré le porte-parole de l'ONU, Stephane Dujarric, lors d'un point presse quotidien à New York.

Par ailleurs, le processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration se poursuit dans ce pays, a-t-il dit.

à Kaga Bandoro, 35 armes et plus de 100 chargeurs de munitions ont été remis volontairement par les groupes anti-Balaka et ex-Seleka.

à Bambari, des opérations de "travail contre argent" ont été lancées pour 38 combattants du mouvement anti-Balaka.

à Bouar, quelque 70 anti-Balaka ont livré une grande quantité d'armes, ce qui constitue la première reddition d'armes volontaire du mouvement anti-Balaka.

La recrudescence de violences, qui avait été réduite lorsque les troupes de l'ONU et de l'Union africaine ont intensifié leur présence dans le pays l'année dernière, a incité la présidente par intérim, Catherine Samba-Panza, à repousser les élections générales prévues à l'origine pour le 18 octobre.

La crise actuelle en RCA, pays doté de richesses minérales et d'une population de 4,6 millions d'habitants, a débuté lorsque le mouvement Seleka, amalgame de plusieurs factions rebelles, a commencé à marcher sur Bangui, la capitale, en mars 2012, dans l'espoir de chasser du pouvoir Francois Bozize, un officier militaire qui s'était emparé du pouvoir en 2003 et avait été élu deux fois depuis.

La Seleka, majoritairement musulman, a pris le contr?le de ce pays à majorité chrétienne par la suite, et dans certains cas, a attaqué et tué des civils chrétiens.

En début janvier 2014, l'Assemblée nationale du pays a choisi Catherine Samba-Panza pour exercer la présidence, en remplacement de Michel Djotodia, musulman et ex-commandant Seleka qui a fui Bangui pour le Bénin en début 2014.