La campagne pour le second tour de l'élection présidentielle bissau-guinéenne, prévue le 18 mai, qui prend fin ce vendredi, a été jugée négative par la société civile à cause des attaques verbales entre les partisans des deux candidats finalistes, qui l'ont émaillées.
Une plate-forme de la société civile, qui surveille le processus électoral dans le pays, a estimé ce vendredi que les quinze jours de campagne ont été négatifs.
"Nous appelons les forces de sécurité à renforcer les mesures de sécurité jusqu'à la fin de l'élection présidentielle", a déclaré le porte-parole de la société civile, Filomeno Cabral.
Selon M. Cabral, même les supporters des deux candidats sont tenus de respecter le code de conduite électorale signé par tous les candidats qui s'étaient engagés à ne pas recourir à la violence et à accepter le verdict des urnes.
Mais, en dépit de la montée inquiétante de la violence verbale, la campagne électorale s'est déroulée sans incident, constatent les observateurs.
José Mário Vaz, candidat du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert, la plus grande force politique du pays avec 57 députés, et Nuno Gomes Nabiam, candidat indépendant, soutenu par le Parti de rénovation sociale, la deuxième force politique avec 41 députés, vont cl?turer leur campagne à Bissau, dans deux localités très proches l'une de l'autre.
Pour cette raison, la société civile a appelé les forces conjointes de sécurité, à maintenir un périmètre de sécurité en place. La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) participe à la sécurité du scrutin avec le déploiement de 890 militaires, policiers et gendarmes.
Par ailleurs, plus de 200 observateurs internationaux surveilleront ce second tour, dont 120 de la CEDEAO.
Jeudi soir, les deux candidats se sont affrontés lors un débat à la télévision nationale. La lutte contre la corruption, le trafic de drogue et l'exploitation incontr?lée des ressources naturelles ont été les thèmes dominants du débat.
Le grand absent de cette campagne est la définition de la politique internationale, que les analystes politiques considèrent comme un manque de vision claire des deux candidats.
L'économiste José Mário Vaz, 57 ans, et l'ingénieur Nuno Gomes Nabiam, 48 ans, ont réaffirmé la promesse de respecter le verdict des urnes du second tour de la présidentielle, dernier acte vers un retour à la vie constitutionnelle normale après le coup d'état du 12 avril 2012.
Contrairement au premier tour, les militaires et les paramilitaires bissau-guinéens qui vont assurer ce dimanche le vote du scrutin, ont voté sur le territoire national ce jeudi dans un environnement calme.