Les relations entre la Chine et le Sénégal ont pris un nouvel élan avec la décision bilatérale d'établir un partenariat d'amitié et de coopération sino-sénéglais à long terme annoncée lors de la visite d'Etat de quatre jours en Chine du président sénégalais Macky Sall, qui a pris fin samedi.
DES RENCONTRES FRUCTUEUSES, UN ENGAGEMENT FERME
Lors de sa visite à Beijing, où il est le premier président africain re?u cette année, le président sénégalais Macky Sall a rencontré le président chinois Xi Jinping, le Premier ministre Li Keqiang et le plus haut législateur chinois Zhang Dejiang, dans le cadre de sa première visite depuis sa prise de fonction en mars 2012.
Lors de sa rencontre avec le président chinois, la décision bilatérale d'établir un partenariat d'amitié et de coopération à long terme a été annoncée.
La Chine souhaite faire de ses relations avec le Sénégal un exemple pour ses liens avec les pays d'Afrique de l'Ouest, a indiqué le président chinois Xi Jinping.
M. Xi a déclaré que la Chine était prête à augmenter ses importations de produits agricoles du Sénégal et à coopérer dans les domaines de la plantation et du traitement. La Chine encouragera davantage d'entreprises à investir au Sénégal et inscrira ce pays sur la liste des destinations touristiques pour les citoyens chinois.
Pour sa part, M. Sall a fait l'éloge des projets que la Chine a aidé le Sénégal à batir, précisant qu'ils étaient populaires auprès du peuple sénégalais.
Il a également invité la Chine à établir des centres culturels au Sénégal.
Lors de sa rencontre avec le Premier ministre chinois Li Keqiang, M. Li a indiqué que "La Chine est prête à renforcer la confiance politique mutuelle, à promouvoir les investissements et le commerce et à intensifier la coopération avec le Sénégal dans la construction d'infrastructures et les secteurs intellectuels afin d'insuffler de la vigueur dans l'amitié bilatérale et de créer un exemple pour la coopération entre la Chine et les pays d'Afrique de l'Ouest".
Selon Zhang Dejiang, président du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale (APN, parlement chinois), l'APN est prête à travailler avec l'Assemblée nationale du Sénégal pour promouvoir le développement d'un partenariat amical de coopération à long terme entre les deux pays et offrir une garantie juridique forte pour le développement sain et stable des relations bilatérales à long terme.
UNE COOPERATION FRUCTUEUSE, DES PERSPECTIVES PROMETTEUSES
La coopération sino-sénégalaise est "fructueuse" dans plusieurs domaines, mais sera "beaucoup plus importante" dans le futur avec un impact sur la structuration de l'économie sénégalaise, a affirmé le président sénégalais Macky Sall, dans une interview avec des médias chinois à l'approche de sa visite en Chine.
"Les projets futurs d'infrastructures majeures, notamment les chemins de fer, les autoroutes, le port minéralier et l'exploitation du fer (de la région) du Sénégal oriental, vont jouer un r?le très fondamental dans le développement économique et même l'émergence du Sénégal", a indiqué M. Sall qui a souhaité que la Chine accompagne le Sénégal dans le cadre des financements qui seront remboursés.
"La Chine est devenue un des plus grands partenaires du continent africain. De ce point de vue, c'est une offre de coopération nouvelle que nous apprécions très positivement qui permet aux pays africains, au Sénégal en particulier, de diversifier également l'offre de coopération", a-t-il expliqué, en réaffirmant sa volonté de consolider la "coopération traditionnelle avec des partenaires de longue date".
Le plan lancé par la Chine en faveur de l'Afrique est un indicateur pour les autres partenaires, selon le président sénégalais
UN PARTENARIAT GAGNANT-GAGNANT
"Je crois que le plan lancé par le président chinois en faveur de l'Afrique est une indication de ce que tous les autres (partenaires) doivent faire pour le continent africain. Tout le reste, c'est de la politique. L'Afrique est suffisamment mature pour défendre ses intérêts dans le cadre de sa coopération avec la Chine", a déclaré le président sénégalais lors d'une interview avec des médias chinois mercredi en prélude à son voyage en Chine, le président Sall a battu en brèche les accusations portées à l'encontre de la Chine.
"Je ne peux pas considérer dans les relations entre la Chine et le Sénégal qu'il y a une exploitation de nos ressources naturelles. Cela n'existe pas dans notre relation avec la Chine", a expliqué le président Sall.
Selon lui, l'accusation portée contre la Chine de ne s'intéresser qu'aux ressources naturelles de l'Afrique s'explique par le contexte de compétition entre les bailleurs.
"Les compétiteurs se lancent des flèches ou sont dans des positions d'accusation. L'essentiel est que la réalité de la coopération entre la Chine et l'Afrique soit mutuellement bénéfique. Il faut que chacun puisse en tirer son compte. Je ne crois pas à une coopération à sens unique", a souligné M. Sall.
La Chine a les ressources financières, l'Afrique a les ressources naturelles et ce partenariat doit être mutuellement bénéfique, a-t-il estimé.
"L'Afrique a besoin d'investissements, parce qu'elle a beaucoup souffert de son histoire et n'a pas eu à bénéficier d'un mouvement d'investissements comme l'Europe a eu après la Seconde Guerre mondiale à travers le Plan Marshall", a-t-il relevé.
Sur le plan de la sécurité, le président Sall a déclaré que la Chine gagnerait à se rapprocher des pays africains pour apporter une contribution dans la surveillance des frontières et la lutte contre le terrorisme internationale.