Quelques heures avant l'éventuelle présentation officielle du nouveau gouvernement tunisien au président de la République Moncef Marzouki, les participants au dialogue national , réunis samedi, trouvent une certaine impasse à double face. D'un c?té le maintien du ministre de l'Intérieur sortant Lotfi Ben Jedou, de l'autre c?té, la majorité requise pour retirer la confiance du futur gouvernement.
"Le nouveau chef du gouvernement désigné Mahdi Jemaa tient à Lotfi Ben Jedou à la tête du ministère de l'Intérieur alors qu'il a été informé par le quartette parrain du dialogue national que certains partis refusent pareille décision", a déclaré le représentant de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH) au dialogue, Ali Zedini.
Dans les coulisses de la séance du dialogue national de ce samedi, le quartette (centrales syndicale et patronale, Ordre des avocats et LTDH) a déjà proposé à Mahdi Jemaa de gérer simultanément la présidence du gouvernement et le portefeuille de l'Intérieur.
Et ce, d'une fa?on provisoire pour ainsi éviter le vide au niveau de ce département (Intérieur), mais également pour ne pas ralentir le processus gouvernemental dicté par la feuille de route de sortie de crise (pièce motrice du dialogue national).
Le nouveau Premier ministre semble être contre cette proposition puisqu'il comptait, selon certaines sources, se trouver cet après-midi au palais présidentiel de Carthage (banlieue nord de Tunis) pour présenter au président Marzouki son cabinet gouvernemental.
L'un des alliés du parti islamiste Ennahdha au pouvoir sortant, le Forum démocratique pour le Travail et les Libertés (parti du président de la Constituante), a déjà manifesté son mécontentement quant à la "confusion" entre l'adoption de la Constitution et la confiance octroyée au futur gouvernement.
Du c?té de l'opposition, le Front populaire (coalition de gauche), le parti Nidaa Tounes (Appel de Tunisie) dirigé par l'ancien PM post-révolution Béji Ca?d Essebsi, le Parti républicain et d'autres partis ont mal apprécié le maintien de certains ministres du cabinet démissionnaire.
Secrétaire générale du Parti républicain, Maya Jéribi s'est intervenue dans la presse pour confirmer le refus d'un "gouvernement de la Tro?ka revu et corrigé composé de symboles de l'échec du gouvernement de Laarayedh (ex-Premier ministre) ".
Dans les rangs du Front populaire, l'une de ses figures de premier plan Mongi Rahoui a menacé de ne pas voter favorablement la nouvelle Constitution dans son intégralité (le vote est prévu pour dimanche) en cas de maintien en poste du ministre de l'Intérieur Lotfi Ben Jedou.