Le chef du gouvernement ougandais étudie les informations des autorités de République de Centrafrique (CAR) selon lesquelles le dirigeant du célèbre mouvement rebelle de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), Joseph Kony, serait intéressé par des négociations de paix.
Le ministre d'Etat aux affaires internationales Okello Oryem a déclaré aux journalistes le 25 novembre que M. Kony, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), n'était pas digne de confiance. M. Oryem a basé ce jugement sur un incident en 2008 dans lequel le groupe rebelle a négocié pendant deux ans un accord de paix avec le gouvernement ougandais, après quoi M. Kony ne s'est pas présenté le jour de la signature.
Le doute est apparu la semaine dernière lorsque le dirigeant de CAR Michel Djotodia a déclaré qu'il était en contact avec la LRA et qu'ils négociaient un arrêt de leur rébellion la plus longue et la plus brutale qu'ait connu l'Afrique.
M. Kony et des milliers de ses suivants veulent se rendre si on leur offre des conditions acceptables, a déclaré M. Djotodia.
Les agences de sécurité d'Ouganda enquêtent sur la fiabilité de l'interlocuteur de CAR, dans la perspective des expériences passées au cours desquelles des gens se sont fait passer pour M. Kony pour en tirer des gains financiers.
"Nos services de renseignement suivent cette question de très près et ils sont en contact avec les dirigeants de CAR pour vérifier avec qui ils sont en train de discuter", a dit M. Oryem.
L'Ouganda est pessimiste sur l'hypothèse d'une volonté de paix de la LRA et fait valoir que cette milice, devenue une menace pour la sécurité régionale, ne comprend qu'un "langage", celui des armes.
"Nous sommes très prudents, en raison de nos expériences passées, pour éviter de tirer des conclusions hatives sur cette question, et nous envisageons chaque étape l'une après l'autre pour éviter de tomber dans un piège en discutant avec une personne qui ne serait pas un véritable représentant de la LRA", a déclaré M. Oryem.
La LRA est restée active en Ouganda pendant plus de 20 ans jusqu'en 2006, avant d'être chassée du pays par la force militaire. Elle a fui vers le Sud-Soudan et opère maintenant dans les jungles le long de la frontière entre la République démocratique du Congo (RDC) et la CAR.
Selon des statistiques récentes du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), plus de 416. 000 personnes restent déplacées de leurs foyers dans les zones touchées par la LRA, au sein de la République centrafricaine, de la RDC et du Soudan du Sud. Bien que les combattants de la LRA sont estimés à quelques centaines seulement, leur capacité à attaquer, à terroriser et à nuire reste élevée.