Le Premier ministre mauritanien, Moulay Ould Mohamed Laghdhaf, a entamé depuis quelques jours le processus devant conduire à l'ouverture du dialogue avec l'opposition radicale, en rencontrant individuellement des dirigeants de partis de la Coordination de l'opposition démocratique (COD, opposition radicale), a constaté le correspondant de Xinhua.
Le chef du gouvernement avait informé, Jemil Mansour, président du parti Tawassoul des Islamistes modérés, de l' accord du gouvernement en faveur d' un dialogue avec la COD, précédé de rencontres individuelle avec les partis.
Aucune indication n' a encore été donnée de source officielle sur l' identité des partis qui ont été rencontrés, ni sur les sujets abordés.
Selon les états-majors de ces partis, les points de vue de ces formations divergent sur la question de la participation effective au dialogue. Alors que les islamistes modérés sont en faveur de ce processus, l'Union des Forces du Progrès de Mohamed Ould Mouloud nourrit encore des réticences.
La position définitive de la COD (11 partis d' opposition radicale) ne sera connue que quand tous les leaders seront re?us par le chef du gouvernement. Ce dernier avait exprimé la volonté de l' exécutif de tenir ces rencontres individuelles avec les partis de la COD dans la perspective de trouver un meilleur terrain pour le dialogue avec l' opposition.
Pour sa part, la COD avait d' abord exclu toute rencontre individuelle préalable au dialogue, avant de lacher du lest en acceptant cette condition.
Selon les observateurs, cette concession dénote d' un manque de cohésion au sein de cette coalition qui rejetait, auparavant, tout dialogue avec le pouvoir et exigeait "le départ du pouvoir" du président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, estimant qu' il a "échoué dans la gestion des affaires publiques".
Apparemment, la position de la COD a évolué, puisqu' elle a mis en place une commission "chargée d' élaborer une feuille de route pour le dialogue avec le pouvoir" et de faire des propositions à transmettre au gouvernement.
Quoi qu' il en soit, le Premier ministre, tout en s' affirmant ouvert à toutes les options, a exclu une participation de la COD au gouvernement.
L'opposition radicale avait récemment déclaré son boycott pour les élections législatives et municipales initialement prévues en octobre et reportées à novembre prochain. Elle avait jugé que la date du scrutin avait été fixée "unilatéralement" par le président mauritanien, sans concertation avec les partis d' opposition.
Les partis de l' opposition rassemblés au sein de la COD avaient même exprimé leur engagement "à tout faire pour faire échouer ce processus".