Naguère premier point de contact avec l'ordinateur et l'Internet pour beaucoup d'Africains, le cybercafé n'attire plus du monde. Ainsi pour essayer de redonner vie à ce concept qui a beaucoup contribuer à l'usage de l'ordinateur, un gérant de cybercafé lance à Dakar une nouvelle initiative : la "tablettecafé" où clients se connectent désormais avec les tablettes tactiles en remplacement des PC fixes.
C'est à la Médina, un quartier populaire de Dakar, que ce projet a été lancé il y a moins d'un mois en partenariat avec Google.
A l'intérieur de la salle qui abritent la "tablettecafé, des fauteuils flambant neufs remplacent chaises et tables. Assis confortablement, des jeunes n'ont d'yeux que pour leur tablette tactile qu'ils manient. Parmi eux, Ibrahima, agé d'environ 30 ans, qui semble chercher ses repères. Il demande, d'un geste de la main, de l'aide à Médoune Seck, le gérant de la nouvelle "tablettecafé".
"Je n'ai jamais manipulé une tablette. Mais avec l'aide du gérant, j'ai pu m'en sortir. Et c'est beaucoup plus pratique que les PC car la connexion est plus rapide sur les tablettes", confie Ibrahima.
La Tablettecafé est une opportunité pour beaucoup de jeune d'utiliser pour la première fois une tablette tactile. La mission : "aider les clients qui utilisent pour la première fois les tablettes tactiles", explique Médoune Seck.
Toujours à l'attention des clients novices, des consignes sont écrites en gros caractère sur des feuilles blanches accrochées au mur : "N'oubliez pas de vous assurer que la tablette a bien été réinitialisée avec l'aide du personnel avant de reprendre votre pièce d'identité". Ou encore "Vous cherchez une application qui n'est pas sur la tablette ? Vous pouvez la télécharger dans le playstore".
Pour se connecter, la procédure est simple : le client présente d'abord sa pièce d'identité au gérant. Ce dernier l'enregistre sur un fichier contenant le numéro de la tablette que le client doit utiliser moyennant 300 francs CFA l'heure.
Abdoul Aziz Dieng, étudiant au département d'anglais à l'Université de Dakar, fréquente la tablettecafé depuis bient?t une semaine : "Il y a une grande différence avec les cybercafés. Ici, les images sont plus claires et la connexion est plus rapide. Le cadre est plus confortable par rapport au cybercafé traditionnel", soutient-il.
D'après le gérant, c'est l'évolution du monde numérique mais aussi les problèmes d'électricité avec la fréquence des coupures de courant à Dakar, qui expliquent le passage du cybercafé à la tablettecafé.
"J'étais gérant de cybercafé mais, ils ont tendance à disparaitre. Alors j'ai pensé à une tablettecafé pour faire face aux coupures de courant, à la lenteur de la connexion et ainsi attirer les clients. Et Google m'a appuyé dans ce projet", explique M. Seck.
Pour Tidiane Dème, responsable de Google pour l'Afrique francophone, une tablette consomme 25 fois moins d'électricité qu'un PC normale. Et l'autre avantage des tablettes tactiles, dit-il, "c'est que pendant les coupures de courant, il y a de l'autonomie, alors qu'en cas de coupure le cybercafé ne fonctionnait pas".