La 31ème session du Conseil des ministres maghrébins des Affaires étrangères, tenue dimanche à Rabat, a appelé au renforcement de la coopération bancaire et à la création d'une zone de libre échange, de libre circulation des personnes, des services et des marchandises.
En prévision de la tenue de cette session, Rabat a également abrité, samedi, les travaux de la 48ème session du Comité de suivi de l'Union du Maghreb arabe (UMA). Les délégations maghrébines participant aux travaux de ce Comité ont souligné l'impératif de faire avancer le processus d'intégration maghrébine et de réactiver les mécanismes, institutions et projets aidant à relever les défis inhérents à la sécurité et au développement.
Dans cadre, le ministre marocain délégué aux Affaires étrangères et à la coopération, Youssef Amrani, a jugé nécessaire de faire émerger un nouvel ordre maghrébin qui renforce les acquis, consacre les intérêts communs et ouvre la voie au dialogue tout en mettant à profit les ressources humaines et naturelles dont regorge la région. M. Amrani a aussi appelé au renforcement de la coopération bancaire et à la création d'une zone de libre échange, de libre circulation des personnes, des services et des marchandises.
Des années sont passées après sa création le 17 février 1989 à Marrakech, par les cinq chefs d'états du Maroc, de l'Algérie, de la Tunisie, de la Libye et de la Mauritanie, l'UMA peine à prendre son envol et l'envergure d'un réel groupement économique intégré et capable de répondre aux aspirations des peuples au développement dans la complémentarité. Le niveau du commerce intermaghrébin ne dépasse guère 5 à 6% du volume total du commerce extérieur des cinq pays membres.
L'édification de telle structure régionale permet d'aplanir les difficultés et de mettre sur pied un marché maghrébin pour plus de 100 millions de consommateurs potentiels, qui sera appelé à s'élargir pour englober un marché arabe de libre-échange.
Fort d'une économie de plus de 224 milliards de dollars de PNB (Produit national brut), ce groupement, qui recèle d'importantes ressources naturelles et énergétiques, est en droit de se targuer de sa proximité géographique de l'Union européenne, un marché de plus de 500 millions de consommateurs.
Dans ce sens, les ministres des Affaires étrangères de l'UMA ont insisté sur l'impératif de réaliser l'intégration économique dans la région, en tirant profit des facteurs de complémentarité et des grandes potentialités dont disposent les pays de cet ensemble.
Les pays de l'UMA ont ainsi décidé de la création d'un mécanisme de coordination entre les ambassadeurs maghrébins à Bruxelles pour l'intensification de la concertation, l'échange de vues et l'évaluation des positions de l'UE sur cette question, a indiqué le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Saad Dine El Otmani lors d'une conférence de presse en présence de ses homologues magrébins et du secrétaire général de l'UMA.
L'actuelle session des ministres des Affaires étrangères a examiné les questions sécuritaires intéressant les pays de la région et ceux du voisinage, a ajouté M. El Otmani, rappelant la récente décision des ministres de l'Intérieur de constituer une commission ad hoc dont la première réunion aura lieu au Maroc, tout en faisant état de dispositions et de réalisations au niveau de l'action sécuritaire maghrébine.
Les chefs de diplomatie ont, par ailleurs, été unanimes à relever la vitalité de la conjugaison des efforts et d'une coordination plus étroite pour faire face aux défis sécuritaires que représentent la menace terroriste et les trafics de tous genres, particulièrement à la lumière de la crise ayant secoué, au cours des derniers mois, le Mali et la région sahélo-saharienne dans son ensemble.