Le cycle électoral ivoirien vient d'être bouclé avec l'organisation des élections des Conseillers régionaux et des Conseillers municipaux.
Pour des observateurs, ces scrutins qui se sont déroulés dans un climat globalement apaisé en dépit de quelques actes de violence constituent un pan important du processus de normalisation et du processus démocratique du pays.
"Ces élections locales constituent un véritable baromètre et un signal fort de la normalisation institutionnelle et de al stabilité", a estimé le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU en C?te d'Ivoire Albert Koenders.
Pour sa part, le président de la Commission électorale indépendante (CEI) a exprimé l'engagement de cette structure à organiser en toute transparence, impartialité et équité les élections générales et les élections locales de sortie de crise, et notamment son souci d'oeuvrer à la consolidation de la jeune démocratie ivoirienne.
Le responsable de la Commission électorale s'est ainsi réjoui de la "mobilisation significative" de la classe politique ivoirienne, notant le caractère inclusif de ces élections locales, tel que souhaité par tous.
DES ELECTIONS DE DéVELOPPEMENT
Pour nombre d'observateurs de la vie politique ivoirienne, la spécificité de ces élections locales réside dans le fait qu'elles sont moins des élections politiques que des élections de développement.
"Les conseillers municipaux et conseillers régionaux qui ont été choisis sont des acteurs de développement. Les réalisations qu'ils vont entreprendre seront au profit des populations de toutes tendances politiques et c'est ce qu'il faut retenir", a énoncé le leader de l'Organisation ivoirienne pour la paix et la démocratie (OIPD) Jér?me Koné.
Pour celui-ci, le pays peut pleinement mettre le cap sur la relance économique avec l'implication de ces nouveaux acteurs de développement.
"Il n'y a pas de développement sans paix, c'est pourquoi il importe de maintenir un climat post électoral apaisé, dans l'intérêt supérieur de notre pays", a-t-il ajouté.
OEUVRER POUR UN APAISEMENT DURABLE
A plusieurs occasions, les autorités nationales, internationales et organisations non gouvernementales ont exhorté l'ensemble des acteurs politiques à consolider la paix, et surtout à oeuvrer pour un apaisement durable après la proclamation des résultats.
Dans un communiqué qui a sanctionné un conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Affoussiata Bamba-Lamine avait rappelé l'existence de juridictions compétentes en matière de contentieux électoral.
Celle-ci a ainsi invité les acteurs s'étant sentis lésés après la proclamation des résultats à saisir par le truchement de la CEI la cambre administrative de la cour suprême, conformément à la loi, afin d'éviter toute violence qui compromettrait le processus de paix.
Pour les autorités ivoiriennes, il y a lieu que tous les ivoiriens s'engagent dans l'oeuvre de construction de la paix, afin que la C?te d'Ivoire renoue avec la prospérité.
POURSUIVRE LES EFFORTS VERS LA RéCONCILIATION
Les élections locales ont pris fin, mais les efforts vers la réconciliation nationale méritent d'être poursuivis, de l'avis de plusieurs observateurs.
"Les élections se sont certes tenues dans un climat globalement satisfaisant, mais il faut noter qu'elles ont été boycottées par le Front populaire ivoirien (FPI, parti de l'ex-président Laurent Gbagbo", a rappelé la président de l'Action des femmes pour la justice et le développement (AFJD) Joséphine Kadja.
Pour Mme Kadja, le dialogue avec les pro-Gbagbo qui constituent "une force politique non négligeable" mérite d'être repris afin que la réconciliation soit de mise et que la normalisation soit effective.
"Après les élections locales qui constituent un point décisif, si un autre acte fort qui est la réconciliation est posé, le pays ira en avant en roue libre", a-t-elle estimé.
La C?te d'ivoire retrouve de manière progressive la normalité après une crise post-électorale aigu? qui a secoué le pays après le scrutin présidentiel de fin 2010.
Après les élections législatives, le pays vient de poser un pas dans le processus de décentralisation avec l'organisation des élections municipales et régionales couplées.