Karim Wade, le fils de l'ancien président sénégalais Abdoulaye Wade et ancien ministre d'Etat, a été interpellé à son domicile et conduit ce lundi à la section de recherches de la Gendarmerie nationale à Dakar, après avoir fourni le même jour un rapport pour justifier de sa fortune, a-t-on appris de source sécuritaire.
Karim Wade avait été sommé par le procureur spécial de la Cour de Répression de l'Enrichissement illicite (CREI) de prouver l'origine licite de ses avoirs estimés à 694 milliards de francs CFA.
Les avocats de l'ancien ministre des Infrastructures, des Transports aériens, de l'Energie et de la Coopération internationale ont affirmé à la presse qu'il a fourni les preuves de son innocence.
"C'est une épreuve de force que le régime nous impose, mais nous avons le droit avec nous", a réagit Ciré Clédor Ly, un des conseillers de M. Wade.
Aucune indication n'a été fournie de source judiciaire sur les raisons de cette interpellation et on ignorait lundi, en début de soirée, si l'ancien ministre va être ou non inculpé.
Dès son arrivée au pouvoir en avril dernier, en remplacement de Abdoulaye Wade, le président sénégalais Macky Sall avait décidé de tout mettre en oeuvre pour retrouver les biens mal acquis par d' anciens dignitaires de son pays.
Selon le procureur de la CREI, juridiction d'exception que le chef de l'Etat a réactivée, le Sénégal a demandé et obtenu la collaboration de la France, du Canada, des Etats-Unis et de la Banque mondiale pour la recherche et le rapatriement des biens mal acquis cachés à l'étranger.
Cinq anciens ministres de l'ancien régime, Karim Wade ( coopération internationale, transports, énergie), Oumar Sarr ( urbanisme), Abdoulaye Baldé (mines), Madické Niang (affaires étrangères) et Samuel Sarr (énergie) sont visés par des demandes d' enquêtes par la CREI.