La signature de l'accord régional pour ramener la paix dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), signé le 24 février à Addis-Abeba entre 11 pays africains, a suscité plusieurs réactions dans la capitale congolaise.
"La MONUSCO a 17 000 hommes et ils n'ont pas empêché le Mouvement du 23 mars (M23) de prendre la ville de Goma, pourquoi ajoute encore 2 500 sur les 17 000 qui parviennent pas à sécuriser la population", a indiqué le 25 février Juvenal Alimasi, analyste politique, ajoutant que "les Nations unies devraient soutirer la brigade d'intervention dans la MONUSCO au lieu de gonfler son effectif".
"Toutes ces initiatives prises par les Nations unies et les organisations sous-régionales ont tendance à nous amener implicitement à la balkanisation du pays", a déclaré un habitant de Kinshasa sous couvert d'anonymat.
"Avant la signature de l'accord signé le 24 février à Addis-Abeba, j'ai dit que cet accord met en cause la souveraineté de la RDC alors garantie par le droit international. On ne peut pas traiter des problèmes de la gestion interne d'un pays à une instance autre que les instances internes", a déclaré Richard Mugaruka, professeur de l'Université catholique du Congo (UCC).
Les pays africains discutent depuis plusieurs mois de la création d'une brigade d'imposition de la paix composée de 2500 soldats sud-africains qui sera chargée de combattre les groupes armés dans l'est de la RDC.
L'accord, signé le 24 février à Addis Abeba, a appelé les pays de la région à ne pas tolérer ni porter assistance ou soutien à aucune forme de groupes armés actifs en RDC. Dans un rapport des experts des Nations unies, le Rwanda et l'Ouganda ont été accusés de soutenir les rebelles du M23, ce que les deux pays toujours démentent.
Les rebelles du M23 ont pris le contr?le de la ville de Goma le 20 novembre 2012 et s'en sont retiré après une médiation des Etats de la région des Grands-Lacs, en échange avec l'ouverture des pourparlers à Kampala entre ce mouvement et le gouvernement de Kinshasa.