Le ministre fran?ais de la Defense, Jean-Yves Le Drian, a indiqué que l' intervention militaire de la force ouest-africaine pour déloger les islamistes armés du nord du Mali pourrait avoir lieu au premier semestre de 2013.
Dans un entretien publié dimanche sur le site internet du quotidien "La Croix", M. Le Drian a précisé que l' armée fran?aise apporterait "un soutien technique" à la force constituée de son c?té par l' Afrique de l' Ouest.
La France et les états-Unis apporteront à la coalition africaine un soutien dans le domaine de la logistique, de l' observation, du renseignement et de la formation. Pour l' instant, il n' y a pas de "solution politique". Il a confirmé qu' un contingent européen de 400 militaires formerait l' armée malienne à partir de début 2013, afin de la préparer à reconquérir le Nord-Mali.
Il se montre optimiste sur la relance de l' Europe de la défense en 2013. Selon lui, la relance de l' Europe de la défense est une priorité du gouvernement. Elle a débouché sur des "progrès" ces six derniers mois. Les 13 et 14 décembre dernier, lors d' un sommet à Bruxelles, les dirigeants européens se sont engagés à établir, en 2013, une "feuille de route" visant à développer concrètement l' Europe de la défense.
Avant même la tenue de cette réunion, la France a réussi à convaincre ses partenaires européens d' approuver le principe d' une mission de l' Union européenne au Mali afin d' aider l' armée malienne à se reconstituer, selon le ministre.
Un contingent européen de 400 militaires sera constitué au début de l' année prochaine, avant d'être envoyé au Mali pour former l' armée malienne et la préparer à rendre à ce pays la souveraineté sur l' ensemble du territoire. Ces militaires ne participeront pas aux opérations de combat. Mais l' UE considère qu' il faut aider le Mali à éradiquer la "menace djihadiste". L' initiative européenne est "indépendante" de la résolution, qui a été adoptée par le conseil de sécurité des Nations unies afin de permettre à la Communauté économique des états d' Afrique de l' Ouest (Cedeao) d' intervenir militairement aux c?tés de l' armée malienne.
Le concept opératoire est en train de s' affiner. L' implication européenne compliquera la situation des otages fran?ais retenus par les terroristes au Sahel.
La France s'occupe de très près des otages fran?ais au Sahel et fait tout son possible pour obtenir leur libération, toujours selon le ministre fran?ais.
Le Conseil de sécurité de l'Onu a autorisé jeudi une intervention militaire internationale sous conduite africaine chargée d'aider le Mali à combattre les groupes rebelles armés et terroristes dans le nord de son territoire.
Par ailleurs, dans le cas de la Syrie, la question d' une implication de l' Europe ne se posera que s' il y a une décision internationale de mise en ?uvre d' une force d' interposition, a ajouté M. Le Drian.
Quant à savoir si la Russie peut aider à sécuriser les armes biologiques et chimiques syriennes, Le Drian a répondu que ces armes peuvent être utilisées par un "Assad aux abois", mais celui-ci sait que, dans ce cas, la France, l' Europe et les états-Unis considéreront que la ligne rouge aura été franchie. Il y a aussi le risque qu' elles tombent dans les mains de forces d' opposition aux intentions non louables.
Nous savons où sont ces armes et nous les surveillons. Mais nous ne sommes pas sur place. Si la Russie pouvait jouer un r?le positif dans la sécurisation de cet arsenal, ce ne serait pas plus mal, a ajouté le ministre fran?ais de la Defense.
Il a justifié la nécessité de la relance de l' Europe de la défense par trois raisons : rééquilibrage des intérêts stratégiques des états-Unis vers la région Asie-Pacifique, permanence de la menace terroriste en particulier au Sahel, contraintes budgétaires dues à la crise économique.
Cette relance ne doit pas en rester au stade des déclarations. Elle doit s' effectuer avec pragmatisme, quitte à ne concerner au départ que quelques états membres. La défense de l' Europe suppose, d' une part, de mener des opérations militaires en commun et, d' autre part, de mutualiser des programmes industriels de fabrication de matériels ou d' équipements militaires.