Le secrétaire général par intérim du Front populaire ivoirien (FPI, parti de l'ex-président Laurent Gbagbo) Richard Kodjo a déclaré samedi à Abidjan qu'il est pour l'heure "prématuré" pour ce parti politique d'entrer dans le prochain gouvernement Ouattara.
M. Kodjo qui intervenait lors d'un entretien avec des journalistes a relevé que des solutions n'ont pas encore été trouvées aux problèmes posés par le FPI.
"Certains de nos camarades sont en prison, d'autres sont en exil", a-t-il fait remarquer, notant qu'il faut un cadre de discussions franches pour une éventuelle entrée au gouvernement.
"Le FPI n'a eu encore aucune satisfaction sur cette demande de dialogue", a insisté Richard Kodjo.
De l'avis de celui-ci, la dissolution du gouvernement fait partie des prérogatives du président de la République.
"Il a mis en place un gouvernement pour atteindre des objectifs. Il a le droit de l'évaluer et de décider de sa dissolution s'il le veut", a-t-il expliqué en substance.
Le président ivoirien Alassane Ouattara a prononcé mercredi la dissolution du gouvernement dirigé par le Premier ministre Jeannot Ahoussou en raison d'un "problème de solidarité" au sein de la coalition de partis politiques au pouvoir.
Le Parti démocratique de C?te d'Ivoire (PDCI, ex-parti unique) d'Henri Konan Bédié et l'Union pour la démocratie et le progrès (UDPCI) de feu Robert Gué? sont les alliés du Rassemblement des républicains (RDR) d'Alassane Ouattara au sein du RHDP.
A l'occasion de l'examen du projet de loi sur le mariage, les groupes PDCI et UDPCI ont voté contre le texte du gouvernement.
La nouvelle loi sur le mariage dispose, entre autres, que l'homme n'est plus le chef de famille et permet aux deux époux de désigner d'un commun accord le chef de famille, un article fortement combattu par les députés du PDCI et de l'UDPCI.
Pour des observateurs, la dissolution du gouvernement pourrait permettre à Ouattara de négocier l'entrée de personnalités pro-Gbagbo dans la prochaine équipe gouvernementale.