L'attitude condescendante des pays développés envers leurs pairs en développement au cours des pourparlers sur le climat à Doha jette une ombre sur les espoirs d'atteindre des résultats tangibles lors des réunions de haut niveau prévues la semaine prochaine.
Les négociateurs des économies développées ont soit évité d'aborder les questions de fond comme le transfert de technologie, soit dérobé à leurs engagements de réduire les émissions et de verser des fonds aux pays en développement.
Un Fonds vert pour le climat destiné à amasser jusqu'à 100 milliards de dollars par an pour les pays pauvres n'est toujours pas fonctionnel, alors que le mécanisme de financement rapide a été édulcoré par un reconditionnement de l'aide financière déjà promise.
Par ailleurs, un rapport de la Banque mondiale montre que la température de la planète est en voie d'augmenter de près de 4 degrés Celsius dans le prochain siècle, dépassant l'objectif de 2 degrés fixé par les Nations Unies.
Avec le compte à rebours vers une "falaise climatique" déjà commencé, les pays développés devraient rejeter leur orgueil et leurs préjugés, et se joindre aux pays en développement pour élaborer les détails d'une période de prolongation au Protocole de Kyoto, avant l'expiration de sa première période d'engagement prévue le 31 décembre.
Tant leur responsabilité historique que la gravité de la situation exigent que les pays développés prennent l'initiative de vérifier la hausse de température.
Tout d'abord, les pays développés ont été responsables d'environ 80% des émissions de gaz à effet de serre au cours de leur industrialisation, laissant un globe en réchauffement aux pays en développement.
Deuxièmement, le PIB par habitant des pays développés est beaucoup plus élevé que celui des pays en voie de développement, dont les priorités demeurent la réduction de la pauvreté et l'amélioration des conditions de vie de leurs populations.
Par conséquent, une augmentation des émissions de carbone est inévitable pour les pays qui luttent pour la survie et la croissance durable. Cette loi du développement est malheureusement ignorée par la plupart des pays riches.
Troisièmement, l'engagement actuel de réduction des émissions pris par les parties prenantes au Protocole de Kyoto est loin d'être suffisant pour éviter les catastrophes climatiques.
Pour atteindre l'objectif des Nations Unies d'observer une augmentation de température inférieure à 2 degrés Celsius, les émissions de carbone du monde développé en 2020 doivent être ramenées entre 25% et 40% sous le niveau de 1990, au lieu des 15% promis.
Ce qui est intéressant de souligner, c'est que les Etats-Unis ont seulement promis de réduire leurs émissions en 2020 à 17% sous le niveau de 2005, soit 3% de moins que le niveau de 1990.
En revanche, les pays en développement ont lancé des programmes ambitieux de réduction des émissions, bien que l'éradication de la pauvreté demeure leur tache primordiale.
La Chine, par exemple, a annoncé son intention de réduire son "intensité carbonique" de 40 à 45% en 2020 par rapport au niveau de 2005, un geste démontrant sa sincérité et sa détermination dans cette lutte contre le réchauffement de la planète.
Comme les conférences précédentes sur le climat de l'ONU, les réunions de Doha connaissent des hauts et des bas, et le prochain débat de haut niveau s'annonce encore laborieux.
Il peut y avoir un plan B dans les négociations, mais il n'y a pas de planète B. Pour le bien de l'humanité entière, les pays développés devraient faire preuve de plus de responsabilité et de sincérité, et travailler pour réaliser un compromis avec les pays en développement, afin de sauver conjointement notre planète.