Le gouvernement rwandais cessera dans les trois prochaines années de construire des maisons pour les survivants du génocide de 1994, ont annoncé des responsables.
"Nous espérons que dans les trois prochaines années, ce programme de construction pourra être arrêté progressivement, en se concentrant sur d'autres programmes d'aide sociale pour les survivants du génocide, comme le financement des études et le soutien aux plus vulnérables seulement", a indiqué le ministre du gouvernement local, Francis Kaboneka.
Le ministre a tenu ces propos lundi lors d'une audience devant la Commission des comptes publics du Parlement, pour expliquer les progrès réalisés dans la mise en oeuvre des résolutions adoptées par la session plénière lors de l'analyse du rapport du Contr?leur général.
Le ministre a également déclaré que le gouvernement envisageait de réduire les bourses d'étude des survivants du génocide, particulièrement dans les études secondaires.
Une plus grande importance sera accordée au grand nombre de bénéficiaires étudiants au sein d'institutions supérieures.
Theophile Ruberangeyo, directeur général du Fonds de soutien aux survivants du génocide (FARG), a observé que l'élimination progressive de ce programme dépendra des fonds disponibles ainsi que de l'engagement des parties prenantes, y compris le gouvernement et les autorités locales.
"Cela est d? à quelques problèmes et à un manque d'informations, nous sommes ravis de conna?tre désormais les chiffres exacts de ceux qui ont encore des problèmes de logement, et le gouvernement est prêt à aider. Avec les fonds disponibles, nous pouvons même réaliser l'élimination progressive en deux ans, selon l'engagement des différentes parties concernées", a-t-il dit.
Le FARG a besoin d'environ 52,2 millions de dollars USD pour construire plus de 3.500 maisons, un montant dont une partie sera débloquée par le gouvernement dès le prochain exercice budgétaire qui débute en juillet.
Le FARG a essuyé des critiques sérieuses pour avoir mis trop longtemps à apporter une aide au logement et une aide directe aux survivants du génocide. Les députés ont souligné que certaines maisons construites pour ces survivants avaient été mal construites, et que certains projets avaient été abandonnés en plein milieu par les sous-traitants.
Selon le rapport de l'AG, le cadre budgétaire 2012-2013 du FARG avait pour objectif de rénover quelque 3.306 unités de logement pour les survivants du génocide, mais seuls 350, ont été rénovés dans l'ensemble du pays, soit 11% du total des projets.