La hausse des prix des produits pétroliers ont un impact négatif sur le bien-être de la population au Burundi, car cela entra?ne l'augmentation des dépenses de consommation des ménages, a affirmé lundi Salomon Nsabimana, chercheur à l'Institut de Développement Economique et Social "IDEC", Ong burundaise spécialisée dans la planification macroéconomique et des finances publiques.
M. Nsabimana, qui intervenait lors d'une analyse de l'impact de la variation du prix du carburant sur le bien-être économique de la population burundaise, a précisé que le degré élevé de dépendance pétrolière de l'économie burundaise est l'un des facteurs qui influent sur la vulnérabilité du Burundi à la hausse du prix du pétrole.
Cette vulnérabilité burundaise est renforcée par le fait que le prix à la pompe ne cesse de gonfler au cours de l'année écoulée au Burundi, dans un contexte où les produits pétroliers représentent une part importante dans les importations en face des indicateurs du bien-être économique qui n'ont cessé de se dégrader, a-t-il commenté.
"Au Burundi, les produits pétroliers représentent en moyenne plus de 10% des importations. Selon les statistiques de la Conférence des Nations pour le Commerce et le Développement ( CNUCED) en 2013, les importations des produits pétroliers du Burundi représentent, en moyenne, 12,9% du total des importations, avec 44.839.030 USD en moyenne par an. En termes de dépendance pétrolière, le taux de dépendance varie d'une année à une autre, avec la valeur la plus élevée de 25,1% en 2011", a révélé l'expert.
Du fait que les fréquentes augmentations des prix des produits pétroliers influent directement sur l'accroissement des dépenses de consommation des ménages au Burundi, M. Nsabimana a recommandé d'abord la révision à la baisse des prix des produits pétroliers durant les rares occasions où les prix mondiaux baissent.
Pour éviter la dégradation du bien-être de la population burundaise et pour surmonter les difficultés consécutives à la montée des prix du pétrole et l'influence d'une telle situation sur l'activité économique au Burundi, M. Nsabimana a plaidé également pour la limitation des politiques fiscales qui augmentent les prix des produits pétroliers.
A ses yeux, pour limiter efficacement les effets de la dépendance pétrolière, l'Etat du Burundi gagnerait à créer un fonds carburant qui servirait de sécurité afin d'éviter d'augmenter les prix des produits pétroliers chaque fois que les prix mondiaux montent.