Le nouveau président de la République tunisienne Béji Ca?d Essebsi a prêté mercredi le serment devant les 217 députés de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP).
La prestation de serment a eu lieu lors d'une plénière exceptionnelle tenue au siège de l'ARP, en présence du chef du gouvernement Mahdi Jomaa, du président de l'instance électorale Chafik Sarsar, des dirigeants de partis politiques, des représentants du quartette du dialogue national, ainsi que des représentants de missions diplomatiques et d'organisations régionales et internationales.
"Je serai le président de tous les Tunisiens sans exclusion aucune et je défendrai farouchement l'union nationale (...) puisque la Tunisie n'aura jamais d'avenir sans consensus entre partis politiques, société civile et partenaires sociaux", a déclaré le nouveau président de la République.
M. Essebsi a remercié son prédécesseur - et concurrent du second tout présidentiel - Moncef Marzouki, qui "a contribué dans la réussite du processus de transition démocratique".
Il a également salué la nouvelle Constitution, qui "a promis une vie politique pluraliste sous l'égide d'un Etat civil fondé sur la volonté de son peuple et la suprématie de la loi".
Le président a appelé le nouveau gouvernement à traiter sérieusement des problèmes socio-économiques, notamment sur les plans de la promotion du mode de vie, de la santé, de l'emploi, de la lutte contre la disparité régional et la pauvreté, ainsi que de l'accélération du développement.
"Pour ce faire, les Tunisiens doivent impérativement collaborer harmonieusement avec l'Etat pour mettre les édifices du nouveau système politique décentralisé", a-t-il souligné.
Sur le volet diplomatique, le nouveau chef d'Etat tunisien a rassuré qu'il veillera à réanimer une "diplomatie tunisienne dynamique" en développant la coopération avec des pays frères et amis de la Tunisie, qui "devra récupérer son rayonnement diplomatique régional et mondial".
"La nouvelle approche diplomatique tunisienne sera articulée autour du respect de la légitimité internationale, des positions modérées à l'égard des différents dossiers à intérêt commun, éviter
l'ingérence dans les affaires intérieures des pays, l'ancrage de la profondeur maghrébine, arabe, islamique, africaine et méditerranéenne du pays, en plus de la défense des causes justes dont
l'indépendance de la Palestine", a-t-il noté.
Dans ce sens, le nouveau président tunisien a fait part de sa détermination à booster les relations bilatérales et multilatérales avec l'Union européenne, qui constitue le premier partenaire économique, pour arriver au statut de partenaire privilégié.
"Il faut également conquérir de nouveaux marchés, essentiellement ceux des Etats-Unis, de la Chine, du Japon et de l'Inde", qui pourraient apporter un appui précieux à l'économie de la Tunisie et à son développement, a-t-il laissé entendre.
Après la prestation de serment constitutionnel, Béji Ca?d Essebsi s'est rendu au palais présidentiel de Carthage, dans la banlieue nord de Tunis, où il a été accueilli par son prédécesseur Moncef Marzouki avant de participer à une brève séance de travail à huis clos avec ce dernier. Une scène qualifiée par certains observateurs locaux et étrangers d'historique et d'exceptionnelle, car, pour la première fois dans l'histoire du pays, la passation de pouvoir présidentiel se fait dans la paix.