Le gouvernement marocain vient d'approuver la promotion de 53.000 fonctionnaires et décider de passer à la vitesse maximale dans sa relation avec le patronat à travers l'adoption d'un projet de décret fixant le SMIG dans le secteur privé parallèlement à la suppression de deux échelles administratives.
En effet, le conseil du gouvernement, réuni jeudi, a approuvé le projet de décret portant sur la revalorisation du salaire minimum dans l'industrie, le commerce, les professions libérales et l'agriculture. Ce texte, présenté par le ministre marocain de l'Emploi et des affaires sociales, Abdeslam Seddiki, intervient dans le cadre de l'exécution des résultats du dialogue social mené entre le gouvernement et les partenaires économiques et sociaux au courant du mois d'avril, à l'issue duquel il a été décidé de promouvoir la situation financière des salariés dans les secteurs public et privé.
Ainsi, le SMIG sera augmenté de 10% dans les secteurs de l'industrie, du commerce et des services à partir du 1er juillet 2014, alors que le secteur de l'agriculture conna?tra, quant à lui, une augmentation en deux tranches: une première tranche de 5% qui prendra effet à partir du 1er juillet 2014, alors que la deuxième tranche de 5% entrera en vigueur à compter du 1er juillet 2015.
En vertu de cette loi, le SMIG dans les secteurs de l'industrie, du commerce et des services sera fixé à 12,85 DH (1,14 euro)/heure à partir du 1er juillet 2014 et à 13,46 DH (1,20 euro)/heure à partir du 1er juillet 2015. S'agissant du secteur agricole, forestier et assimilé, le salaire minimum journalier sera de 66,56 DH (5,92 euros) à partir du 1er juillet 2014 et de 69,73 DH (6,21 euros) à partir du 1er juillet 2015.
Par ailleurs, la Chambre des conseillers (2e chambre du parlement marocain) vient d'adopter à l'unanimité, en séance plénière, deux projets de loi relatifs à l'indemnité pour perte d'emploi (IPE) et à la couverture médicale de base. Le premier projet de loi complète le Dahir de 1972 relatif au régime de sécurité sociale, tandis que le deuxième projet de loi modifie et complète la loi portant code de la couverture médicale de base. Présentant le projet de loi relatif à l'IPE, le ministre Seddiki a indiqué que ce texte a été élaboré pour permettre aux salariés affiliés à la Caisse marocaine de la sécurité sociale (CNSS), qui ont perdu leur emploi pour des raisons indépendantes de leur volonté, de bénéficier d'une indemnité financière pendant 6 mois, sous réserve de remplir les conditions requises pour cela. Pour bénéficier de l'IPE, a-t-il expliqué, le salarié devra justifier de 780 jours de cotisation, dont 260 jours durant l'année qui précède la perte d'emploi, en plus d'être inscrit en tant que demandeur d'emploi auprès de l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC).
Le montant de l'indemnité a été fixé à 70% du salaire mensuel moyen des 36 derniers mois précédant la perte d'emploi, sans dépasser 100% du SMIG, a précisé le ministre, ajoutant que le salarié a le droit, selon ce projet de loi, de profiter une nouvelle fois de l'IPE s'il remplit les conditions requises, et continue de bénéficier des allocations familiales et de l'Assurance maladie obligatoire (AMO) tout au long de la période d'indemnisation. S'agissant du financement de l'IPE, le ministre a fait savoir que le montant de la cotisation correspondra à l'équivalent de 0,57% du salaire mensuel du bénéficiaire, dont 0,38% assurés par l'employeur et 0,19% par le salarié. L'Etat, pour sa part, participera à hauteur de 500 millions de DH (44,5 millions d'euros) répartis sur trois ans pour aider au démarrage du projet, a-t-il indiqué. Et d'ajouter que près de 27.000 salariés pourraient bénéficier de l'indemnité pour perte d'emploi par an, pour un co?t global de 232 millions de DH (20,65 millions d'euros) au titre de l'année 2014, selon les estimations de la CNSS.