La jeune fille de 12 ans dont la dissertation déchirante racontant la perte tragique de ses deux parents est devenue virale sur Internet a obtenu une aide du gouvernement local et d'une organisation de charité. Malgré les difficultés, a rapporté mercredi le West China Metropolis Daily, elle dit qu'elle n'a pas peur de la misère et qu'elle fait face.
La jeune fille, nommée Mukuyiwumu (elle utilise Liu Yi comme nom de plume), est une étudiante de quatrième année d'un village pauvre du Comté de Meigu de la Préfecture autonome Yi de Liangshan, dans la Province du Sichuan. Elle vit aujourd'hui avec sa grand-mère paternelle après la mort de son père de maladie en 2010 et de sa mère d'une crise cardiaque en 2014.
Dans sa dissertation écrite en classe en juin, elle a décrit la mauvaise santé et la mort de sa mère d'une manière émouvante. ? Mon manuel de classe dit qu'il y a un endroit appelé le Lac du Soleil et de la Lune (à Taiwan), qui s'est formé avec des larmes que je verse pour ma mère qui me manque ?, peut-on lire dans son texte.
Le hashtag # ? La plus triste dissertation écrite par un élève d'école primaire ? est devenu mardi un sujet br?lant sur Sina Weibo, un site de réseautage social de type Twitter. Il avait été lu par plus de cinq millions de personnes à la date de mardi après-midi. De nombreux internautes ont transféré l'histoire avec une préface de ? larmes ?.
Cette histoire triste a également causé un certain émoi en ligne. Un lecteur du site chinadaily.com.cn dont le nom d'utilisateur est ? Chinaright ? a écrit mercredi : ? Que va-t-il arriver à cette orpheline à présent ? Va-t-elle être envoyée dans un orphelinat ? ?.
Bien que timide, cette jeune fille de l'ethnie Yi est optimiste, forte et audacieuse. ? Je n'ai pas peur ?, a-t-elle déclaré au journal mardi dans un entretien téléphonique lorsqu'on lui a demandé ce que ?a lui faisait de vivre seule dans la nuit avec une cousine plus jeune et sans aucun adulte dans une pauvre maison de brique et de ciment. Sa grand-mère ne reste en effet pas avec elles la nuit.
Elle aime la peinture et est bonne en écriture, a déclaré Wang Zhaoxin, un enseignant bénévole de son école, ajoutant qu'elle étudie beaucoup et se classe au-dessus de la moyenne de sa classe.
Elle vit dans la pauvreté depuis que ses parents sont morts, mais la situation s'est améliorée après le 19 juillet quand une fondation locale a aidé à organiser le transport et l'apprentissage gratuits dans une école primaire de Xichang pour ses deux jeunes frères, l'un agé de 5 ans et l'autre de 10. Avant, elle devait emmener son jeune frère avec elle quand elle allait à l'école dans la journée.
En tant qu'orphelins, les frères et s?urs re?oivent un total de 600 Yuans (96 Dollars US) d'allocation mensuelle du gouvernement local, a précisé Huang Hongbin, directeur de la fondation.
Ses grands-parents paternels n'ont guère de temps à lui consacrer parce qu'ils sont vieux et s'occupent en même temps de sa jeune cousine, qui est également orpheline.
Après l'école, elle va cueillir des herbes pour élever un cochon et ensuite retourner à la maison pour faire la cuisine pour elle-même.
Selon le journal, l'essai a été initialement publié en ligne par Huang Hongbin.
Malgré des années de croissance économique rapide dans les grandes villes et les zones c?tières, les gens des zones montagneuses de la Chine comme les montagnes de Liangshan vivent encore dans la pauvreté. Le gouvernement fait des efforts pour aider ces zones en allouant des fonds spéciaux et de soutien, mais les résultats ne sont pas évidents à cause de conditions naturelles difficiles et de bases économiques insuffisantes.
Liangshan compte le plus grand groupe de personnes appartenant à l'ethnie Yi, avec plus de 2 millions de personnes.
Le Beijing Youth Daily a rapporté l'année dernière que, dans la foulée d'une consommation de drogue répandue, du trafic de stupéfiants et du sida, de nombreuses personnes ont trouvé la mort, sont devenues handicapées ou ont été emprisonnées à Liangshan, provoquant une détérioration des conditions de vie des enfants.
Les dernières statistiques disponibles montrent en effet qu'au début de 2009, plus de 10 000 personnes avaient été infectées par le VIH à Liangshan. Plus de la moitié des porteurs du VIH étaient des utilisateurs de drogues intraveineuses. Selon le journal, un grand nombre de femmes agées d'une trentaine d'années ont été contaminées par le VIH par leurs maris toxicomanes.
La pauvreté de Liangshan, une zone montagneuse, vient à la fois de son inaccessibilité et du nombre croissant de porteurs et d'orphelins du VIH en raison d'une très forte présence du sida. Selon le Beijing Youth Daily, si aucun effort n'est fait pour résoudre ces problèmes, les enfants de Liangshan pourraient bien avoir envie d'aller travailler dans des usines des régions c?tières plut?t que de rester ici.
(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)