Plusieurs manifestations, parfois violentes, ont eu lieu samedi et dimanche en France en mémoire du jeune militant écologiste Rémi Fraisse, décédé il y a huit jours dans un rassemblement contre le barrage de Sivens dans le Tarn (sud).
Plusieurs rassemblements ont eu lieu samedi dans plusieurs villes de France, comme Lille, Montpellier, Strasbourg, Dunkerque, Dijon, Gap ou Epinal pour rendre hommage au jeune militant écologiste Rémi Fraisse, 21 ans, décédé il y a huit jours dans un rassemblement contre le barrage de Sivens dans le Tarn suite à un tir de grande offensive de la gendarmerie, a rapporté lundi la presse fran?aise.
Par ailleurs, un rassemblement à Nantes "contre les violences policières" et un autre à Toulouse pour protester contre le projet de barrage de Sivens ont eu lieu samedi, donnant lieu à des violences qui se sont soldées par 54 interpellations, soulignent les médias fran?ais.
En fin de journée, samedi, le Premier ministre Manuel Valls avait dénoncé les "décha?nements de violence délibérée" survenus dans la journée à Nantes et Toulouse, où des "actes graves de dégradations de biens publics et privés, des incendies volontaires et des jets de projectiles dangereux ont été recensés".
"Ces comportements anti-démocratiques bafouent le droit légitime des manifestants pacifiques de s'exprimer sur le territoire national et sont une insulte à la mémoire de Rémi Fraisse", a ajouté le chef du gouvernement.
Dimanche, trois autres rassemblements ont eu lieu sur le site du projet de barrage, ainsi qu'à Paris, où a eu lieu un rassemblement pacifique sur le champ de mars et aussi place Stalingrad, où près de 300 personnes se sont rassemblées illégalement et où 76 interpellations ont eu lieu.
Interrogée dimanche sur Europe 1, la ministre fran?aise de l'Ecologie, Ségolène Royal, a indiqué qu'en vertu de la nouvelle réglementation en vigueur depuis son arrivée, "ce barrage ne serait plus possible" aujourd'hui.
La ministre a également déclaré soutenir le Conseil général du Tarn qui "a bien fait de suspendre le projet du barrage", se montrant néanmoins très critique sur la gestion du dossier par ce même Conseil général, estimant qu'"il y a eu manifestement une erreur d'appréciation sur ce projet".
Un rapport d'expertise, commandé par Ségolène Royal, a en effet dénoncé des "besoins surestimés", une étude d'impact de l'environnement "de qualité moyenne" et un "financement fragile".
Mme Royal a convoqué pour mardi au ministère de l'écologie une réunion avec les élus locaux pour discuter du sort du barrage.
"Ma responsabilité est de trouver des solutions, c'est l'objectif de la réunion de mardi", a-t-elle souligné dimanche sur Europe 1.
Elle recevra également jeudi et vendredi les associations agricoles et de protection de l'environnement pour "tenter de faire converger des points de vue fort différents", rapportent lundi les médias fran?ais.
Les opposants au barrage dénoncent un projet co?teux qui ne servirait qu'à irriguer les terres d'un petit nombre d'exploitants pratiquant une agriculture intensive et ferait dispara?tre tout un écosystème.