une salle de consommation de drogue |
Le Gouvernement fran?ais vient de donner son autorisation à l'ouverture, à titre expérimental, d'une salle de consommation de drogue, plus communément appelée ? salle de shoot ?, à Paris. Ce concept, jusqu'à présent illégal en France, existe cependant déjà dans plusieurs pays d'Europe, comme la Suisse et l'Allemagne.
Les services du Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault, ont précisé que l'autorité chargée de cette mission sera la Mildt (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et toxicomanies) qui procédera à la mise en ?uvre de cette expérience, sous la direction du Ministère de la Santé. Selon l'entourage du Premier Ministre fran?ais, ce sera un travail préparatoire destiné à confirmer la faisabilité du projet dans ses dimensions sanitaire, scientifique, sociale, économique et en termes de sécurité publique. Cependant, aucun détail n'a été donné sur le calendrier de la mise en place de cette expérimentation.
Il y avait déjà un ? pré-projet ? élaboré par la Mairie de Paris auquel il manquait l'autorisation du Gouvernement. Selon les associations à l'origine du pré-projet, la salle serait ouverte au printemps dans le nord-est de Paris. Jean-Pierre L'Homme, Président de Ga?a-Paris, une des associations à l'origine du projet, dit ? être prêt ?. Il a précisé que, dès que le feu vert est donné, il faut compter trois mois environ pour la mise en ?uvre de cette salle, en prenant en compte la formation des équipes et le travail de pédagogie auprès des riverains.
Ce dispositif a pour ambition de réduire la mortalité, les infections et le risque d'injections sauvages dans les rues en permettant aux toxicomanes de consommer leurs produits dans de meilleures conditions d'hygiène et sous le contr?le de médecins, d'éducateurs et d'infirmières.
On estime que ce sont entre 100 et 150 personnes qui pourraient être accueillies chaque jour dans cette salle ouverte sept jours sur sept.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait annoncé en novembre dernier ce projet pour le courant de 2013, suscitant alors un vif débat avec les partis d'opposition, qui estiment eux que seuls la prévention et la sanction peuvent lutter efficacement contre la toxicomanie. Le Maire de Paris, Bertrand Delano?, a de son c?té rappelé que le Conseil de Paris s'était déjà prononcé en faveur de ce genre d'expérimentation dans la capitale fran?aise dès octobre 2010. Il estime que cette décision est un premier pas important pour permettre d'accompagner les personnes les plus vulnérables et limiter les dangers sanitaires liés à la toxicomanie.