La première loi chinoise sur le tourisme entre en vigueur aujourd'hui. Elle vise à assainir les mauvaises pratiques de l'industrie, notamment le shopping contraint, les irrégularités de prix et les changements d'itinéraire arbitraires.
Cette loi arrive après une forte hausse des plaintes des consommateurs et des différends de l'industrie touristique en plein essor, mais jusqu'ici peu réglementée.
La loi interdit l'achat contraint de produits, les ? visites à tarif nul ou négatif ?, et les activités non mentionnées sur l'itinéraire. Cela vise les agences et les guides touristiques qui comptent sur les commissions et les rabais dans certains magasins ou sur les frais supplémentaires pour des activités imprévues.
Les agences de voyages qui enfreignent les nouvelles règles sont désormais passibles d'une amende pouvant aller jusqu'à 300 000 yuans (36 200 euros), ainsi que la révocation de leur licence.
Malgré l'intention annoncée de protéger les touristes, la loi a suscité la controverse avant son entrée en vigueur, certains craignant que cela fasse monter les prix des voyages organisés.
En effet, en raison des coups de filet qui se profilent, les prix des voyages organisés sont en hausse de 20 à 30 % en moyenne dans le pays, parfois même de 50 % dans les agences dépendant fortement des commissions occultes.
Un voyage tout compris au Cambodge pendant la semaine de la fête nationale au début octobre, par exemple, est proposé à 9 000 yuans, soit au moins 30 % qu'auparavant. Les prix des voyages à Taiwan ont augmenté d'un tiers, et un parcours d'une c?te à l'autre des états-Unis en 14 jours est passé de 20 400 yuans à 32 800 yuans.
Les autorités devront exercer une surveillance étroite pour éviter que la nouvelle loi ne soit qu'un tigre de papier, ont averti certains experts de l'industrie touristique.
Cette loi pourrait être bénéfique en termes d'aventure individuelle. Davantage de gens pourraient décider de planifier eux-mêmes leur voyage, selon les experts.