Dernière mise à jour à 08h47 le 12/04
Dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et de la guerre en Ukraine, les cha?nes d'approvisionnement brisées, la hausse des prix et les pénuries de matériaux font partie de la nouvelle normalité et constituent un défi commun auquel de nombreux pays sont confrontés. Selon les données publiées par l'Office statistique belge (Statbel), le taux d'inflation belge était de 8,31 % en mars de cette année, un record depuis 1983.
Il y a des jours, un correspondant de Xinhua est allé dans un supermarché pour acheter des farines de blé, 0,5 euros moins cher par kilo que l'épicerie près de chez lui. Il a vu des affiches indiquant "Max. 2 pièces de farine par client", apposées sur les rayons de farine et d'huile, des scènes rappelant les premiers jours du confinement imposé depuis le 18 mars 2020 par le gouvernement belge dans le but de lutter contre la pandémie de COVID 19.
Cette pandémie, qui a déjà co?té la vie à 31.000 personnes en Belgique et à plus d'un million en Europe, est loin de terminer et a eu des conséquences négatives graves sur l'économie belge et la vie des gens ordianires.
Les décès liés directement ou indirectement au coronavirus s'accompagnent souvent d'histoires de deuil inimaginable. Pour ne citer qu'un exemple tragédique : le décès de Rudy Vanlancker, patron du célèbre restaurant belge Chez Léon, un petit séisme dans le monde de la restauration bruxelloise. Bien qu'on ne puisse conna?tre extactement les raisons de son suicide, mais force est de souligner qu'il avait lui-même évoqué à plusieurs reprise à la presse belge les difficultés financières de sa société, frappée de plein fouet par la pandémie.
Alors que les histoires tragédiques sont devenues monnaie courante depuis le début de la pandémie, il existe des personnes qui veulent reveler le défi, c'est notamment le cas de la communauté chinoise en Belgique, dont la plupart travaillent dans le secteur de la restauration.
Pour aider les restaurants chinois du Benelux à économiser sur les co?ts de main-d'?uvre, Sun Ce, un néerlandais d'origine chinoise qui fait du commerce agro-alimentaire en Belgique, a eu l'idée d'importer de Chine, des robots de livraisons intelligentes.
Mais ses affaires florissantes ont été durement touchées par une flambée des prix, notamment depuis le déclenchement du conflit russo-ukrainien en février 2022. Sun Ce a déclaré: "Depuis juillet de l'année dernière, le prix moyen de mes produits a augmenté de plus de 50%, en particulier au cours des deux derniers mois, et maintenant il devrait augmenter de 30% au cours des trois prochains mois. Le problème est que je ne peux pas répercuter la charge des co?ts sur les clients, car tout le monde est aux prises avec la hausse des prix."
Pour Keita Abdourahamane, employé communal de la commune de Jette à Bruxelles, les prix du pétrole et de l'alimentation ont au moins doublé ces dernières semaines. "J'ai récemment acheté deux fois le prix du litre d'huile qu'il y a quelques semaines". Il en va de même pour les prix du pain et des produits alimentaires qui ont également augmenté, a-t-il déclaré à Xinhua.
Avant la guerre en Ukraine, je payais 200 € par mois pour le gaz, le chauffage et l'eau chaude. Après la guerre, je payais entre 700 et 800 euros pour le gaz, soit entre 3 et 4 fois le prix, a raconté à Xinhua Augustin Fraioli, étudiant en art à l'Ecole Supérieure des Arts (ESA) de Bruxelles.
Bien que le gouvernement belge ait utilisé des mesures fiscales, notamment des réductions d'imp?ts et des subventions, et il ait également lancé des initiatives d'économie d'énergie telles que la réduction du chauffage d'un degré et l'utilisation de fours à micro-ondes pour chauffer les aliments, à long terme, l'effet de ces mesures est très limité.
Selon un sondage de la Fevia, la Fédération belge de l'industrie alimentaire, en raison de la guerre en Ukraine et des problèmes dans la cha?ne d'approvisionnement, quatre entreprises alimentaires sur 10 pourraient temporairement suspendre ou réduire leur production dans les semaines à venir.
Selon les résultats d'une enquête publiée le 5 avril par l'assureur-vie NN sur le bien-être financier des consommateurs belges, 86% des personnes s'attendent à ce qu'une nouvelle crise se produise.
"L'optimisme sur l'avenir financier à la sortie de la crise sanitaire s'est donc complètement éclipsé aujourd'hui", a estimé Bart Chiau, professeur d'économie à l'Université de Gand, cité par la presse belge.