Dernière mise à jour à 15h48 le 29/03
La prévision de croissance du PIB en France est maintenue à + 0,3 % pour le premier trimestre, après + 0,7 % au trimestre précédent, avec toutefois plus d'incertitude qu'à l'accoutumée, notamment pour mars, a annoncé l'Institut de la statistique et des études économiques (INSEE) ce mercredi sans donner de prévisions pour la suite de l'année.
"La guerre en Ukraine est un événement géopolitique porteur de conséquences économiques importantes, à court terme (en attisant l'inflation) comme à plus long terme (avec la réorganisation probable de certaines cha?nes de valeur). Elle survient dans un contexte déjà marqué par de fortes tensions sur les prix, en lien avec le dynamisme de la reprise mondiale en sortie de crise sanitaire", a précisé l'INSEE dans sa note de conjoncture.
La guerre en Ukraine et les sanctions adoptées contre la Russie affectent l'économie fran?aise par trois chocs, un choc sur le prix de l'énergie et des matières premières, un choc d'incertitude et un choc sur le commerce extérieur, a précisé la note. "Le choc sur les prix de certaines importations peut par ailleurs se doubler d'un choc sur les volumes, avec le risque d'un accroissement des difficultés d'approvisionnement -- alors même que celles qui préexistaient, par exemple s'agissant des semi-conducteurs, ne semblent pas encore résorbées."
La croissance devrait logiquement s'en ressentir dans les prochains mois, a averti l'INSEE, "si les prix d'importation de l'énergie observés début mars, certes très volatils, devaient se maintenir jusqu'à la fin de l'année, la perte d'activité associée pourrait être de près d'un point de PIB annuel pour l'économie fran?aise en 2022, relativement aux évolutions que l'on aurait pu attendre en l'absence de conflit."
Dans sa prévision, les perspectives d'inflation pour les prochains mois sont également incertaines, s'agissant notamment de l'énergie, même si la "remise à la pompe" réduirait la hausse des prix des carburants. Les prix alimentaires pourraient être tirés à la hausse par les cours des matières premières, mais aussi à la suite des négociations commerciales entre producteurs et distributeurs. Le glissement annuel global des prix pourrait ainsi se situer autour de 4,5 % entre avril et juin.