Dernière mise à jour à 08h14 le 17/01
L'ancien ministre fran?ais de l'Economie, Arnaud Montebourg, est jugé à nouveau candidat le plus convaincant à l'issue du second débat télévisé qui a opposé dimanche soir les sept candidats de la primaire de la gauche, selon un sondage Elabe pour BFMTV.
M. Montebourg est ainsi jugé candidat le plus convaincant par 29% des 1053 téléspectateurs interrogés, contre 26% pour l'ancien Premier ministre Manuel Valls et 25% pour le député et ancien ministre Beno?t Hamon.
Chez les sympathisants de gauche, c'est M. Hamon qui est jugé le plus convaincant, avec 30% des 324 téléspectateurs interrogés, contre 28% pour M. Valls et 24% pour M. Montebourg, selon le même sondage.
Les trois favoris ont dévoilé leur programme sur des questions d'actualité comme la crise migratoire, l'environnement ou encore la la?cité. Sur la crise migratoire, Manuel Valls reste sur les positions qu'il avait défendues en tant que Premier ministre, à savoir la ma?trise des frontières et le respect de certains principes comme le droit d'asile. "Il faut la ma?trise des frontières parce que l'accueil illimité n'est pas possible", a-t-il indiqué. Toutefois, M. Valls a plaidé pour le respect du droit d'asile, "même s'il faut aller plus loin au niveau européen pour qu'il soit cohérent sur l'ensemble de l'union".
Concernant le volet environnement, l'ancien Premier ministre se dit favorable au mix énergétique (maintenir à la fois la filière nucléaire et développer les énergies renouvelables). "L'urgence climatique nous oblige à des sauts technologiques majeurs, à des changements", a-t-il expliqué, ajoutant que le mix énergétique constitue une stratégie à adopter face à cette urgence.
La légalisation ou non du cannabis est également un sujet qui divise les candidats. Pour M. Valls, qui s'oppose à une légalisation du cannabis, un Etat doit avoir des interdits. "Si on légalise le cannabis, on aura un cannabis plus dur qui alimentera d'autres trafics", a-t-il fait savoir.
Autre sujet toujours d'actualité en France, la la?cité. Selon Manuel Valls, la la?cité ne doit pas faire perdre de vue l'état de la société fran?aise, caractérisée dans les quartiers populaires par la montée des fondamentalismes, de l'islamisme radical, du salafisme ou encore sur l'influence des frères musulmans. "Un président qui veut rassembler les Fran?ais autour des valeurs de la République doit porter la la?cité dans son c?ur et dans les actes. Ce n'est pas que de la théorie mais aussi un combat notamment pour les femmes, les jeunes des quartiers populaires", a dit M. Valls.
Pour le député et ancien ministre de l'Education Beno?t Hamon, la question de la la?cité a déjà été définie par la loi de 1905 (séparation de l'Eglise et de l'Etat ainsi que la neutralité de l'Etat). Il propose toutefois un travail spécifique dans les écoles par le retour de l'enseignement moral et civique. Autour de ces enjeux, le président de la République doit rassembler les Fran?ais et ne pas désigner une religion, en l'occurrence l'islam, comme incompatible avec la République, a-t-il indiqué.
Sur la crise migratoire, M. Hamon propose des "visas humanitaires", une recommandation du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) qui est indissociable de la politique de coopération et de développement à l'égard du Sahel et de l'espace francophone, a-t-il rappelé. Il propose la mise en ?uvre de l'engagement du président de la République de consacrer 0,7% du PIB au développement des pays du Sahel qui compte 20% de terres irrigables. Car "l'enjeu est de mettre l'accent dessus (0,7% du PIB) si on veut éviter des réfugiés climatiques. Leur développement, c'est notre sécurité", a prévenu M. Hamon.
Sur le plan environnemental, l'ancien ministre de l'Education plaide aussi en faveur du mix énergétique, avec comme objectif de porter à 50% la part d'énergies renouvelables dans le mix énergétique d'ici à 2025. "Il y en a dans le champ de l'hydroélectrique, de l'éolien, du photovolta?que, des capacités de développement considérables, et pour cela le verdissement de la finance peut nous aider", a expliqué M. Hamon qui veut mobiliser les financements européens de fa?on à permettre cette transition écologique.
La légalisation du cannabis est un autre projet phare du programme de M. Hamon. Il part du constat que la répression n'a pas amené à une baisse de la consommation de cannabis, ni à la fin des désordres liés au trafic. Il propose de légaliser la distribution de cannabis, comme au Colorado et au Portugal. "Je propose de sortir d'un système qui ne marche pas et qui entretient une économie qui constitue des ghettos et de la violence sur certains territoires de la République", a expliqué l'ancien ministre.
Quant à l'ancien ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, il propose une "conférence de consensus" pour trouver un point d'équilibre entre des points de vue qui sont très opposés sur la question du cannabis.
Le candidat jugé le plus convaincant par les téléspectateurs propose, en ce qui concerne la crise migratoire, d'accueillir des réfugiés sur la base du volontariat. Il estime que le volontariat est la meilleure arme pour faire reculer à la fois la peur et la haine. "On ne s'en sortira pas si l'on ne multiplie pas les initiatives pour arrêter les guerres et c'est mieux d'éviter de les provoquer nous-mêmes. Enfin on ne s'en sortira pas non plus avec des navires de guerre et des barbelés", a prévenu M. Montebourg à propos de l'immigration. Il invite les Européens à engager un plan de développement "accéléré et surpuissant" dans toute l'Afrique subsaharienne, notamment en créant des universités dans les pays francophones, et des infrastructures pour mettre un terme à ce fléau.
Concernant l'environnement, M. Montebourg propose aussi le développement des énergies renouvelables, notamment la rénovation thermique des batiments. Pour lui, l'ennemi c'est le charbon, le carbone et le pétrole mais "il va être difficile de s'en défaire. On a besoin du nucléaire pour pouvoir réduire cette addiction au carbone".
L'ancien ministre de l'Economie propose la constitutionnalisation de la loi de 1905 portant sur la la?cité. Cette loi interdit toute forme d'intrusion de la religion dans le champ de la politique, des services publics, de l'action publique et à l'inverse l'intrusion de la politique dans la liberté religieuse, a rappelé M. Montebourg.