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Les responsables politiques fran?ais partagés sur le bien-fondé de l'accord entre la Grèce et ses créanciers

( Source: Xinhua )

14.07.2015 08h48

A l'annonce du plan d'accord passé lundi matin entre la Grèce et ses créanciers, les responsables politiques fran?ais étaient partagés sur le bien-fondé des propositions, la presse mettant quant à elle l'accent sur la rigueur du plan.

"Un accord a été trouvé cet accord, la France le cherchait, le voulait. Il permet à la Grèce de rester dans la zone euro, c'était l'objectif, avec forcément le respect des règles européennes", a déclaré lundi matin le président fran?ais, Fran?ois Hollande, lors d'une conférence de presse tenue à Bruxelles peu de temps après l'annonce de l'accord.

Evoquant une décision "historique", le chef de l'Etat fran?ais a également indiqué que l'Assemblée nationale fran?aise votera mercredi sur la déclaration issue du sommet.

"Accord ! Moment historique. La Grèce, c'est l'Europe. La France a joué son r?le jusqu'au bout !", a brièvement commenté le Premier ministre fran?ais, Manuel Valls, sur son compte Twitter.

De son c?té, le secrétaire d'Etat fran?ais aux Affaires européennes, Harlem Désir, a estimé sur Europe 1 que cet accord est "une victoire pour l'Europe et pour la solidarité européenne", soulignant qu'"il fallait refuser la logique des égo?smes nationaux".

Le Parti socialiste (au pouvoir) a indiqué dans un communiqué que "la France par la voix du président de la République a joué un r?le central avec sagesse et détermination" dans l'obtention de cet accord.

"Le peuple grec n'est pas au bout de ses souffrances mais il a maintenant un avenir. Et cet avenir est en Europe", note le document.

De son c?té, le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a souligné sur Twitter que "beaucoup reste à faire" mais qu'"Athènes reste en Europe" et que "l'unité européenne demeure".

"Nous nous réjouissons de cet accord", a fait savoir lundi matin sur BFMTV le porte-parole des Républicains (opposition, droite), Sébastien Huyghe, relevant que l'issue des négociations "montre l'importance du couple franco-allemand".

Citée par les médias fran?ais, la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse, a indiqué qu'"il faut saluer cet accord qui permet d'échapper au pire", soulignant néanmoins que "la dureté de l'accord interroge sur la construction européenne de demain".

"On ne sortira pas de la question grecque sans un vrai plan d'investissement en Europe. Il faut garder une mobilisation forte auprès de la Grèce", a-t-elle poursuivi, se disant favorable à "une conférence de la dette européenne et pas seulement sur la Grèce".

Si la majorité socialiste, Les Républicains et dans une moindre mesure Europe Ecologie-Les Verts ont affiché leur satisfaction, d'autres voix se sont élevées pour dénoncer l'accord obtenu lundi matin.

L'eurodéputé Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé dans un communiqué un accord obtenu "un revolver sur la tempe", condamnant la "guerre", qui est menée contre Athènes.

Dans un communiqué, le président du parti Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a estimé pour sa part que "ce plan ne peut qu'aggraver l'échec économique constaté depuis cinq ans".

"En prolongeant des mesures d'austérité inefficaces sans parallèlement pouvoir dévaluer la monnaie, cet accord ne permettra pas à la Grèce de relancer sa richesse, donc de sortir de la récession pour rembourser ses dettes", a-t-il assené.

Quant au vice-président du Front national, Florian Philippot, il a écrit sur son compte Twitter que "personne n'a pensé aux Grecs, ni aux contribuables fran?ais, qui sortiront rincés de cet accord", jugeant que la seule préoccupation a été "l'euro, par pure idéologie".

Cité par le magazine Challenges, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a souligné quant à lui que "le Grexit a disparu", parlant d'un accord "laborieux".

L'accord, voté "à l'unanimité" au terme de 17 heures de négociations au sommet des chefs d'Etat de la zone euro, a été annoncé lundi matin juste avant 9 heures par le président du Conseil européen, Donald Tusk.

Lundi, le site d'information FranceTV Info indiquait que cet accord donnera lieu à un "troisième plan de sauvetage public de 80 à 86 milliards d'euros (...) en échange de réformes de fond d'ici à trois ans" de la part de la Grèce.

Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a détaillé le contenu de l'accord et a annoncé que "50 milliards d'euros d'actifs grecs seront transférés dans un nouveau fonds, qui contribuera à la recapitalisation des banques grecques", rapporte FranceTV Info, notant que le fonds "sera basé, non pas au Luxembourg, comme prévu initialement, mais à Athènes".

L'accord comporte "une liste de mesures drastiques, dont au moins quatre doivent être approuvées d'ici au mercredi 15 juillet par le Parlement grec, soulignait lundi le journal Le Monde, citant une "réforme de la TVA", une "réforme fiscale", des "mesures pour améliorer la 'durabilité' du système des retraites", la "garantie de l'indépendance de l'organisme des statistiques grec" et le "respect plein et entier des dispositions de différents traités européens".

"De plus, avant le 22 juillet, les Grecs devront "adopter un 'Code de procédure civile' dont l'ambition sera d'accélérer le système de justice civile" et "transposer dans leur législation la directive européenne sur le redressement et la résolution des crises bancaires", poursuit le quotidien.

"Enfin, à terme, Athènes devra renforcer ses propositions de réforme (...) pour mieux prendre en compte la 'forte dégradation de son économie'", cela impliquant une "réforme des retraites", une "réforme de la réglementation commerciale en conformité avec les recommandations de l'OCDE" la "privatisation du système de distribution de l'électricité", une "réforme du marché du travail" et un "renforcement du secteur financier", détaille Le Monde.

"Bloquée depuis deux semaines, banques fermées, économie à l'arrêt, la Grèce avait (...) le pistolet sur la tempe", écrivait lundi matin, le journal Le Parisien, soulignant que, "décidé à se maintenir dans la zone euro, le pays doit évidemment mener de grandes réformes et les faire adopter avant mercredi par son Parlement".

"Si le Parlement grec approuve les réformes immédiates, l'Eurogroupe se réunira de nouveau mercredi 15 juillet pour donner le feu vert aux négociations, avec le FMI, au 3e plan d'aide", rappelle le journal.

Pour le site d'investigation et d'information en ligne Mediapart l'accord arraché lundi est "extrêmement contraignant" et "durcit encore les réformes exigées par les 'institutions'".

"Jusqu'au bout, les deux points durs ont porté sur le r?le du Fonds monétaire international dans ce plan et sur les modalités des privatisations massives exigées par les Européens, en particulier l'Allemagne", explique le site, notant que "Berlin aura affiché une fermeté sans précédent".

"Il y a des conditions strictes à remplir", prévenait lundi M. Tusk, relevant que l'accord "donne à la Grèce une chance de se remettre sur le droit chemin avec le soutien de ses partenaires européens".

FranceTV Info rappelait lundi qu'"il reste encore de nombreux obstacles à franchir avant que le plan d'aide à la Grèce ne devienne une réalité", citant pêle-mêle "un vote du parlement grec, le feu vert de l'Eurogroupe, puis la validation des autres Parlements de la zone euro, avant de nouvelles négociations".

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