A l'heure où la violence réelle ou supposée de la police américaine fait débat aux Etats-Unis, l'information rapportée par le Washington Post ne va sans doute pas manquer de faire du bruit : les policiers américains ont tué 385 personnes par arme à feu au cours des cinq premiers mois de cette année, soit un taux de plus de deux par jour.
Ce taux de mortalité est plus de deux fois supérieur à celui recensé par le gouvernement fédéral au cours de la dernière décennie, un chiffre que, toutefois, les responsables concèdent qu'il est incomplet. L'analyse est basée sur les données que le journal a compilées après chaque fusillade mortelle du fait de la police en 2015, ainsi que pour chaque policier tué par balles dans l'exercice de son devoir.
? Nous ne parviendrons jamais à réduire le nombre de tirs de la police si nous ne commen?ons pas à suivre avec précision ces informations ?, a déclaré Jim Bueermann, président de la Fondation de la police, un organisme sans but lucratif voué à l'amélioration de l'application de la loi. L'analyse du Washington Post arrive alors qu'un débat national fait rage sur l'utilisation de la force létale par la police, en particulier contre les minorités.
Les chiffres du FBI concernant la dernière décennie montrent environ 400 tirs mortels de la police par an, soit une moyenne de 1,1 décès par jour. Néanmoins, la déclaration des fusillades par les services de police est volontaire. Mais l'analyse du journal montre en revanche que le nombre de morts par jour pour 2015 était proche de 2,6 à la date de vendredi dernier. A ce rythme, a indiqué le journal, la police pourrait avoir tué près de 1 000 personnes d'ici la fin de l'année.
L'enquête du Washington Post a montré que près de la moitié des victimes étaient pour moitié des blancs, pour moitié des membres des minorités. Parmi les victimes non armées, les deux tiers étaient noires ou hispaniques. En se basant sur les chiffres du recensement des zones où les tirs mortels ont eu lieu, il s'avère également que les Noirs ont été tués à trois fois plus souvent que les blancs ou autres minorités.