Un tribunal égyptien a condamné le président déchu Mohammed Morsi à la peine de mort pour une évasion de masse d'une prison en 2011. L'ancien leader a déjà été condamné à 20 ans de prison pour avoir ordonné l'arrestation et la torture de manifestants lorsqu'il était au pouvoir. Les autorités religieuses du pays devront désormais donner leur avis avant que la sentence puisse être mise en ?uvre.
Mohammed Morsi a été déposé par l'armée en juillet 2013 suite à des manifestations de rue massives contre son régime. Depuis lors, les autorités ont interdit son mouvement des Frères musulmans et arrêté des milliers de ses partisans, ce qui n'a pas empêché des milliers d'entre eux de descendre dans les rues en signe de protestation après qu'il se soit vu infliger une peine de prison de 20 ans en avril. L'ancien président Morsi figurait parmi plus de 100 autres accusés condamnés à mort pour leur implication dans les évasions de masse pendant le soulèvement 2011 contre le président égyptien Hosni Moubarak.
En Egypte, toutes les condamnations à mort doivent d'abord être envoyées au Grand Mufti, la plus haute autorité religieuse du pays, qui dit si elles peuvent ou non être exécutées. Les condamnations sont encore susceptibles de recours, même si le Grand Mufti donne son approbation.
Les partisans de M. Morsi estiment que les procès intentés contre lui ont des motivations politiques et sont une tentative de donner une couverture légale à un coup d'Etat, tandis que lui-même a rejeté l'autorité des tribunaux. Mohammed Morsi a été le premier président librement élu de l'Egypte, mais les protestations ont commencé à se multiplier moins d'un an après son élection quand il a publié un décret s'accordant à lui-même des pouvoirs très étendus. En mai 2014, le successeur de M. Morsi, l'ancien chef de l'armée Abdul Fattah al-Sisi, a obtenu une victoire écrasante aux élections présidentielles qui ont vu un taux de participation de 46%.
(Rédacteurs :Qian HE, Fran?ais)