A la surprise générale, le Premier ministre David Cameron et son Parti conservateur ont remporté une solide victoire lors des élections générales britanniques de jeudi, avec des résultats lui donnant une majorité absolue au Parlement. Le résultat a défié les sondages pré-électoraux qui laissaient entendre une course serrée entre les conservateurs et le parti travailliste d'opposition. Elle renvoie M. Cameron au 10 Downing Street pour un second mandat. Comme le veut la tradition, il s'est rendu à Buckingham Palace vendredi à l'invitation de la Reine pour former un nouveau gouvernement.
Pour les travaillistes et leur chef, Ed Miliband, qui avait réorienté son parti de la stratégie plus centriste qu'il avait poursuivie dans les années 1990 et au début des années 2000 sous Tony Blair, la déception est cruelle. Il a annoncé sa démission en tant que leader dans l'après-midi, ouvrant un nouveau débat sur la direction du parti. La défaite des travaillistes a été encore plus accentuée en Ecosse : outre le triomphe du Parti national écossais, leur score a été encore plus mauvais que les sondages préélectoraux avaient laissé entendre qu'ils le seraient dans le reste de la Grande-Bretagne. Plusieurs des principaux lieutenants de M. Miliband ont d'ailleurs perdu leurs sièges.
? Cela a clairement été une nuit très décevante et difficile pour le Parti travailliste ?, a déclaré M. Miliband dans un discours concédant sa défaite après avoir été réélu à son siège de la Chambre des communes. ? Nous n'avons pas eu les gains que nous souhaitions en Angleterre et au Pays de Galles ?, a-t-il dit, ? et en Ecosse, nous avons vu une montée du nationalisme submerger notre parti ?. Les résultats ont également été un désastre pour Nick Clegg et ses centristes libéraux-démocrates, qui furent partenaires d'appoint dans une coalition avec les conservateurs. M. Clegg a su sauver son siège à la Chambre des communes, mais signalé qu'il envisageait d'abandonner son poste de chef du parti. ? Il est malheureusement clair que cela a été une nuit cruelle et de punition pour les libéraux-démocrates ?, a déclaré M. Clegg, qui fut vice-premier ministre dans le gouvernement de coalition au début du mandat de M. Cameron.