Les présomptions de viols sur des enfants en Centrafrique par des soldats fran?ais entre décembre 2013 et juin 2014 font l'objet de deux enquêtes en France, a rapporté mercredi le quotidien Le Figaro.
"Le ministère fran?ais de la Défense explique que le dossier lui a été transmis par l'ONU le 29 juillet, et qu'il a saisi le jour même le parquet de Paris sur le fondement de l'article 40 du Code de procédure pénale", écrivait mercredi Le Figaro, indiquant que "les investigations ont été confiées au commandement de la gendarmerie prévotale, l'équivalent pour ce corps de la 'police des polices'".
"En parallèle, l'armée a ouvert une enquête interne, 'une enquête de commandement'", ajoute le journal, notant qu'à l'heure actuelle "l'ensemble des investigations n'ont pas permis d'identifier les éventuels responsables de ces actes".
Les faits portent sur des soup?ons d'abus commis entre décembre 2013 et juin 2014 dans un centre pour les déplacés situé dans l'aéroport M'Poko de Bangui, la capitale de la République centrafricaine.
Ils ont été rapportés fin juillet 2014 par un travailleur humanitaire de l'ONU, Anders Kompass, qui a "décidé de son propre chef de saisir les autorités fran?aises", explique Le Figaro.
"Un agent du BINUCA (Bureau intégré de l'Organisation des Nations Unies en Centrafrique) assisté de personnels de l'UNICEF ont recueilli plusieurs témoignages d'enfants, dont certains agés de 9 ans, racontant les sévices dont ils ont été victimes", précise le journal.
"Le rapport de la MINUSCA (Mission des Nations Unies en Centrafrique), estampillé 'confidentiel' est extrêmement détaillé. Un gar?on de 9 ans raconte ainsi avoir été agressé sexuellement par deux soldats alors qu'il était à un check point dans l'espoir de trouver quelque chose à manger", est-il indiqué.
"Il ne s'agit pas de quelque chose de systémique mais de cas isolés", a fait savoir une source du ministère fran?ais de la Défense.
"Toujours selon cette source, les enquêteurs se heurtent à des difficultés pour retrouver certains des enfants victimes et les témoignages ne sont pas assez précis pour permettre une identification claire des violeurs. Mais les investigations seraient toujours en cours", note Le Figaro.
Néanmoins, le journal Le Monde écrivait mercredi que "13 soldats Fran?ais sont concernés par cette affaire".
Enfin, le ministère fran?ais de la Défense, cité par Le Monde, a indiqué que "si les faits étaient avérés, il veillera à ce que les sanctions les plus fermes soient prononcées à l'égard des responsables de ce qui serait une atteinte intolérable aux valeurs du soldat" et que l'armée fran?aise "a pris et prendra toutes les mesures nécessaires pour la manifestation de la vérité".
Le président fran?ais Fran?ois Hollande a assuré jeudi qu'il se montrerait "implacable" si "certains militaires se sont mal comportés", alors que la justice fran?aise enquête sur des accusations de viols d'enfants par des militaires fran?ais déployés en Centrafrique.
"Si certains militaires se sont mal comportés, je serai implacable", a déclaré le chef d'Etat fran?ais à la presse lors d'un déplacement à Brest.
"Si les faits sont avérés par la justice et le commandement militaire (...) il y aura des sanctions qui seront à proportion des faits qui auront été constatés, et si c'est grave, les sanctions seront graves, elles devront même être exemplaires", a-t-il également affirmé.