Les résultats du premier tour des élections départementales en France dimanche marquent l'ancrage du parti d'extrême droite Front national avec 25,12% des voix, juste derrière l'UMP (Union pour un mouvement populaire, droite, 27,86%), rapporte la presse fran?aise, parlant d'un enracinement "évident".
"Ce premier tour des élections départementales dimanche 22 mars marque l' implantation locale du Front national", écrivait mardi le site d' information FranceTV Info.
De son c?té, le directeur adjoint des rédactions du journal Le Monde, Luc Bronner, estimait lundi que "le Front national obtient (...) des résultats locaux extrêmement élevés dans certains cas puisque dans une quarantaine de départements le Front national arrive en tête".
"C' est un enracinement qui est évident, qui prolonge celui qu' on avait constaté pour les municipales, où le Front national a gagné 1500 conseils municipaux", rappelle-t-il.
"Cette fois-ci il a réussi à être présent dans quasiment 2000 cantons, ce qui est totalement inédit. Et dans chacun de ces cantons, le Front national parvient à obtenir 25% des voix, ce qui est considérable dans l' histoire des élections fran?aises", explique le journaliste, indiquant qu' on est "face à un mouvement d' ampleur en faveur du Front national".
Selon les chercheurs Jean-Yves Camus et Jo?l Gombin, cités lundi par Le Figaro, le Front national "a réussi, tout en consolidant ses scores électoraux, à mettre sur pied un début de maillage territorial", notant que "le vote frontiste progresse également dans les zones où il était traditionnellement faible".
"Le Front National n' arrive pas en tête, mais avec 25.08% des voix, il remplit l' objectif fixé par Marine Le Pen de dépasser les 20% et améliore son score de plus de dix points par rapport aux dernières cantonales de 2011", souligne le quotidien de droite.
Dimanche, le parti d' extrême droite est arrivé second aux élections départementales, avec 25,08% des voix, juste derrière l' UMP (27,86%) et devant le Parti socialiste, gauche, 21,2%).
"La deuxième manche se jouera à trois dans 326 cantons, dont 101 avec un bin?me UMP/Union de la droite en tête, 91 avec le PS/Union de la gauche en tête, et 63 avec FN en tête", annonce Le Figaro.
"Dans le Var, un an après avoir pris la mairie de Fréjus, le FN gagne cette fois le canton. Aujourd' hui, le FN espère gagner la présidence du département", note FranceTV Info.
"Je souhaite que demain cette majorité soit bleu marine, qu' elle soit gérée par le Front national pour pouvoir redresser notre département comme nous le faisons au niveau communal", a déclaré David Rachline, sénateur-maire FN de Fréjus, au micro de France 3.
Dans le Vaucluse, le FN nourrit les mêmes espoirs. Ici, le parti a arraché dès le premier tour le canton du Pontet. "On est les seuls à proposer de vraies solutions, donc c' est normal que les électeurs se tournent vers nous", a constaté Joris Hébrard, conseiller général FN du Pontet.
"Dimanche prochain, le FN sera présent dans plus de la moitié des cantons, en position d' arbitre", écrit France 3, ajoutant que "si le score du Front national est inférieur à celui que prédisaient les sondages (autour de 30%), le parti de Marine Le Pen gagne 400 000 voix par rapport aux élections européennes de l' an dernier.
"Nous avons toutes les raisons de nous réjouir, nous sommes présents dans de très nombreux seconds tours", avait déclaré dimanche soir Marine Le Pen devant la presse, martelant que "l' implantation d' hier a conduit au résultat d' aujourd' hui et l' implantation d' aujourd' hui produira le résultat de demain".
Dans une allocution prononcée dimanche soir après l' annonce des résultats, le Premier ministre fran?ais Manuel Valls a déclaré que "les formations républicaines ont tenu leur place", se félicitant du fait que l' extrême droite "n' est pas la première formation politique de France".
Il a également appelé les Fran?ais "à faire élire le candidat républicain, de gauche ou de droite, quand il fait face seul à l' extrême droite" au deuxième tour.
De son c?té, le président de l' UMP, Nicolas Sarkozy, a appelé dimanche soir à ne voter "ni pour le Front national ni pour la gauche" dans les départements où les candidats UMP ne seront pas présents au deuxième tour.
Lundi matin, le chef du gouvernement a déclaré sur RTL que "la position de Nicolas Sarkozy est une faute morale et politique", estimant que "le ni-ni ne règle rien".
"Quand on a à choisir entre un candidat FN et un candidat républicain, on n' hésite pas", a-t-il martelé.
Le deuxième tour des élections départementales se tiendra dimanche 29 mars.