Ce n'est un secret pour personne, les relations entre l'Allemagne et la Grèce ne sont pas au beau fixe. Et l'exhumation d'une vidéo datant de 2013 et où celui qui est aujourd'hui Ministre des finances avait expliqué lors d'une conférence donnée en Croatie en 2013 que la Grèce aurait du faire défaut en 2010 ? au sein de la zone ? et laisser l'Allemagne ? se débrouiller seule avec le problème ? risque bien de ne pas arranger les choses. Car le problème, c'est que, dans un élan de sincérité, il avait joint le geste à la parole… et fait un doigt d'honneur à celle-ci.
Déjà mis à mal par la séance photos très ? people ? accordée à l'hebdomadaire fran?ais Paris Match, qui lui ont valu une volée de bois vert, à tel point qu'il a exprimé ses regrets de l'avoir faite, le voici maintenant pris dans ce que la presse allemande appelle malicieusement le ? fingergate ?. Devant le scandale –mais il semble en Allemagne que ce soient plus ses propos que le geste qui ne passent pas, il s'est empressé de démentir, disant ? Je n'ai jamais montré ce doigt, cette vidéo est truquée ?, lors d'une émission de la télévision allemande. Beau joueur, célèbre présentateur Günther Jauch de la chaine ARD, qui a diffusé la bande contestée, a alors promis de faire vérifier l'enregistrement même si son auteur, sur Twitter, était déjà catégorique sur son authenticité. Et le verdict officiel est tombé lundi : la vidéo n'a pas été manipulée.
Du coup, son intervention de dimanche soir à la télévision allemande, destinée à apaiser certaines tensions, notamment celles nées à propos des réparations de guerre que devrait l'Allemagne à la Grèce, est un échec. ? Même un euro pourrait suffire ?, avait-il expliqué en pla?ant ce problème, sur lequel la Grèce revient régulièrement, non pas sur le terrain financier mais ? moral ?. Il avait également dit que la Grèce n'avait ? qu'un petit problème insignifiant de liquidités ?, suscitant des commentaires encore plus réprobateurs de la part de l'Allemagne et une réponse ironique et féroce du gouvernement de Berlin, qui s'est félicité que le ministre grec ait une évaluation ? positive de la situation de son pays en matière de liquidités ?. Pas s?r désormais que tout cela contribue à apaiser les tensions entre les deux pays et ses relations avec son homologue allemand, le bouillant Wolfgang Schaeuble, pour qui la Grèce a détruit toute la confiance qui avait été rétablie entre les deux pays.