Après la mort atroce du lieutenant Moath al-Kasasbeh, br?lé vif dans une cage par les terroristes de l'Etat Islamique, la Jordanie avait promis une ? vengeance terrible, égale à la tragédie qui s'est abattue sur les Jordaniens ?. La réaction du royaume hachémite n'a en effet pas tardé, et elle a été spectaculaire : deux prisonniers djihadistes ont été pendus mercredi à l'aube.
Selon le gouvernement jordanien, un des condamnés pendus, était Sajida al-Rishawi, la kamikaze dont l'Etat Islamique avait précédemment exigé la libération dans le cadre d'un échange de prisonniers. L'autre était Ziad Karbouli, un ancien proche collaborateur du défunt chef d'Al-Qa?da en Irak, Abou Moussab al-Zarqaoui. Ces exécutions font suite aux images de l'assassinat du pilote, qui ont suscité une condamnation mondiale et provoqué des protestations et une promesse de représailles de la part de la Jordanie.
? Ces criminels ne peuvent pas être comparés à Moath ?, a déclaré le père de l'infortuné pilote, se référant à l'exécution des prisonniers. ? Le sang de Moath a beaucoup plus de valeur que celui de ces deux prisonniers ?. Il a également appelé le gouvernement jordanien à exécuter tous les prisonniers ayant des liens avec l'Etat Islamique. ? Il faut détruire cette organisation ?, a-t-il dit. Ses sentiments ont trouvé ont trouvé du soutien dans les rues d'Amman, la capitale, et dans la ville natale du pilote. Un manifestant tenait ainsi une affiche qui disait : ? Ils ont br?lé nos c?urs, br?lons leurs tanières, et leurs prisonniers dans nos prisons ?.
De son c?té, le roi Abdallah de Jordanie est revenu dans son pays mercredi après avoir écourté sa visite aux états-Unis, où il a rencontré le président Barack Obama. Il y a eu des appels à se rassembler à l'aéroport où le roi devait arriver pour afficher le soutien de la population envers son monarque. ? Ce pilote courageux a donné sa vie pour défendre sa foi, le pays et la nation et a rejoint les autres martyrs jordaniens qui ont donné leur vie pour la Jordanie ?, a dit le roi Abdallah a dans une déclaration télévisée mardi, décrivant l'Etat Islamique comme un groupe de laches et de déviants qui n'a rien à voir avec l'islam.
Le lieutenant Al-Kasasbeh avait été capturé par les islamistes en décembre après que son avion de chasse se soit écrasé près de Raqqa, le bastion du groupe extrémiste en Syrie. Il participait à la campagne aérienne menée par les Etats-Unis et leurs alliés contre des cibles du groupe extrémiste.