Les négociations du groupe P5+1 (Etats-Unis, France, Russie, Chine, Royaume-Uni et Allemagne) et de l'Iran, au point mort depuis longtemps, ont repris mardi à Genève, sur fond de détente entre l'Iran et l'Occident.
Les négociations qui doivent durer deux jours se tiennent au niveau des directeurs politiques ou des vice-ministres des Affaires étrangères. Le groupe P5+1 est représenté par la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Catherine Ashton.
Après l'élection du président iranien Hassan Rohani en juin dernier, les relations américano-iraniennes ont été marquées par une série de gestes de détente. Fin septembre, à la tribune de l'ONU, le nouveau président iranien Hassan Rohani s'est déclaré prêt à régler la question nucléaire le plus rapidement possible, qui est "dans l'intérêt de tous". Lors d'une interview accordée au quotidien américain "The Washington Poste", il a même indiqué que trouver une solution sur le dossier nucléaire iranien est "une question de mois, pas d'années", tout en engageant à la transparence "si l'Occident reconna?t les droits de l'Iran".
De son c?té, le président américain Barack Obama a annoncé fin septembre s' être entretenu par téléphone à New York avec son homologue iranien au sujet du programme nucléaire iranien. Il s'agit du premier entretien entre les présidents des deux pays depuis plus de trente ans.
Dans un communiqué de presse parvenu à la veille des négociations à Genève, Mme Ashton a exprimé son souhait d' avoir des négociations productives, une opportunité de mettre sur la table les propositions du groupe P5+1 et les idées de la part de l' Iran.
Le chef des négociateurs nucléaires iraniens, Abbas Araqchi, a annoncé dimanche dernier que l'Iran refuse d'envoyer à l'étranger son stock d'uranium enrichi, et refuse d'arrêter les activités d'enrichissement de l'uranium, a rapporté la cha?ne de télévision d'Etat, IRIB TV.
L'enrichissement d'uranium est la "ligne rouge" de l'Iran dans les négociations et l'équipe des négociateurs "ne reculera d'un iota sur ce que la nation iranienne est en droit d'avoir conformément aux règles internationales", a déclaré M. Araqchi.
"Bien s?r, nous pouvons discuter de la quantité et du niveau d'enrichissement", a-t-il annoncé, ajoutant que l'envoi à l'étranger de notre production (d'uranium) "constitue notre ligne rouge".
L'Iran soumettra une nouvelle proposition en trois étapes dans ses pourparlers avec les puissances mondiales, d' après l'agence de presse iranienne semi-officielle ISNA.
Le projet proposé, si accepté, engagera automatiquement les autres parties à "reconna?tre le droit à l'enrichissement d'uranium en sol iranien" comme objectif des négociations, a indiqué ISNA.
Selon les médias, le paquet inclurait l'arrêt de production d'uranium enrichi à 20% en Iran, une demande clé des Etats-Unis et d'autres puissances mondiales.