Les membres du Conseil de sécurité unis sur la résolution concernant la destruction de l'arsenal chimique syrien (PAPIER GENERAL)

Source: Xinhua  29.09.2013 à 08h52

Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU se sont félicités de la diplomatie et de leur unité dans l'approbation unanime d'une résolution sur la destruction de l'arsenal chimique syrien.

"Je félicite les membres du Conseil", a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, le premier à se prononcer après le vote, exprimant sa gratitude à la Russie et aux Etats-Unis pour avoir élaboré la résolution durant deux semaines de diplomatie intensive. "La résolution historique d'aujourd'hui est le premier signe d'espoir pour la Syrie depuis longtemps", a-t-il déclaré.

"La résolution d'aujourd'hui assurera que l'élimination des armes chimiques syriennes aura lieu dès que possible. En Syrie, les inspecteurs, qui sont des scientifiques et des experts techniques, devront faire face à la réalité du conflit continu", a indiqué M. Ban, en référence au danger que les inspecteurs affrontent en Syrie.

"Une condition préalable importante pour le succès du futur travail est que Damas se montre prêt à réellement coopérer en adhérant à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques", a noté le chef de la diplomatie russe, Sergue? Lavrov, positif quant au respect syrien de la résolution.

"La Syrie a déjà entamé la mise en oeuvre de ses engagements en remettant à l'OIAC (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques) une liste détaillée de son arsenal chimique", a rappelé M. Lavrov.

Il a par ailleurs souligné que le respect de la résolution ne dépend pas seulement de Damas, du fait que les inspecteurs internationaux devront également "jouir de la coopération de l'opposition syrienne".

Pour le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, "le Conseil de sécurité des Nations Unies a montré que la diplomatie peut être tellement puissante qu'elle peut désamorcer pacifiquement les pires armes de guerre".

"Nous déclarons ensemble pour la première fois que l'usage d'armes chimiques (...) est une menace à la paix et à la sécurité internationales, n'importe où, n'importe quand, et en aucun cas elles ne seront utilisées", a affirmé M. Kerry.

"Ensemble, le monde, d'une seule voix pour la première fois, impose les obligations contraignantes au régime d'Assad (le président syrien), lui demandant de renoncer aux armes qui ont été utilisées comme des instruments de terreur et ont eu des effets dévastateurs", a-t-il ajouté.

Cependant, ni la résolution de 15 pages ni le rapport des inspecteurs onusiens sur l'attaque du 21 ao?t à Ghouta, en Syrie, lors de laquelle des centaines de personnes ont été tuées par des armes chimiques, n'a précisé les auteurs de l'attaque.

"Le Conseil de sécurité mérite enfin son nom", a commenté le chef de la diplomatie fran?aise, Laurent Fabius.

La menace crédible de frappes a abouti à un changement radical de positions, a souligné M. Fabius, selon qui, jusqu'à récemment, la Syrie démentait l'existence d'armes chimiques, mais quelques jours plus tard, a radicalement changé de position en en reconnaissant l'existence et en acceptant leur destruction.

La résolution, a poursuivi le ministre fran?ais, inclut les trois demandes présentées par la France: statuer que l'usage d'armes chimiques est une menace à la paix et à la sécurité internationales, tenir pour responsables les auteurs de tels crimes, et en cas du non-respect syrien de ses obligations, prendre une action en vertu du chapitre VII de la charte de l'ONU.

La résolution elle-même n'évoque pas le chapitre VII, qui permet l'usage de la force, mais menace de conséquences si la Syrie ne coopère pas avec les inspecteurs de l'OIAC et ne leur donne pas un accès "libre".