Les pays occidentaux et arabes qui soutiennent les rebelles syriens ont convenu samedi d'armer davantage l'opposition, lors d'une réunion tenue à Doha sur les récents développements du conflit syrien.
Dans un communiqué conjoint, les ministres des Affaires étrangères de onze pays, qui ont participé à la rencontre des "Amis de la Syrie", ont convenu de "fournir de fa?on urgente tout le matériel et tous les équipements nécessaires" à l'opposition syrienne, qui se bat sur le terrain contre le président syrien Bachar al-Assad.
Selon le communiqué, chaque pays pourrait aider les rebelles syriens à sa fa?on, afin de "leur permettre de contrer les attaques brutales du gouvernement et de ses alliés, et ainsi protéger le peuple syrien".
Ils ont également condamné l'intervention de la milice du Hezbollah chiite libanais et de combattants venus d'Iran et d'Irak, les sommant de se retirer immédiatement, selon le communiqué.
Les ministres des Affaires étrangères des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, de l'Arabie saoudite, du Qatar, des Emirats arabes unis, de l'Egypte, de la Jordanie et de la Turquie ont pris part à la réunion.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a indiqué que toutes les parties avaient convenu que de mettre un terme aux violences qui durent depuis 27 mois permettra aux Syriens de reprendre leur futur en main.
"Le carnage continué par l'administration Assad et l'implication grandissante de l'Iran et du Hezbollah menacent la perspective d'une résolution politique et de la paix", a-t-il déclaré lors de la rencontre ministérielle.
"Nous condamnons également, chacun de nous, toute atrocité perpétrée par des extrémistes ou tout groupe d'opposition qui pourrait prendre part au combat", a ajouté M. Kerry.
Hamad Ben Jassem Al-Thani, Premier ministre du Qatar, un des pays arabes qui soutient les forces anti-Assad, a déclaré que la seule fa?on de mettre fin au conflit en Syrie était d'armer l'opposition et de lui offrir toute forme de soutien.
"La force est nécessaire pour que justice soit rendue. Dans le cas de la Syrie, le seul moyen d'établir la paix est de fournir des armes", a indiqué le Mremier ministre au début des pourparlers.
Il a également appelé à une conférence de paix visant à résoudre le conflit en Syrie, mais a insisté pour que M. Assad et ses assistants n'aient pas la possibilité d'entrer au prochain gouvernement.
La France a fait écho des commentaires de M. Kerry, mentionnant que l'Iran et le Hezbollah libanais devraient cesser de soutenir le gouvernement syrien. Le ministre fran?ais des Affaires étrangères Laurent Fabius a indiqué que tous les ministres présents à la rencontre avaient demandé que l'Iran et le Hezbollah mettent un terme à leur intervention dans le conflit.
"Nous sommes complètement opposés à l'internationalisation du conflit", a indiqué M. Fabius.
Les ministres des Affaires étrangères des "Amis de la Syrie" ont également convenu lors de la rencontre que tous les équipements et armes devraient être acheminés à travers le Conseil militaire suprême de l'Armée syrienne libre (ASL), une des forces d'opposition en Syrie, alors que les Etats-Unis et leurs alliés craignent que l'aide militaire se retrouve facilement dans les mains d'islamistes radicaux tels que le Front Nusra, une branche d'al-Qa?da.
Plus t?t jeudi, l'ASL, soutenue par l'Occident, a indiqué dans un communiqué qu'elle comptait demander aux "Amis de la Syrie" de lui fournir des armes "de qualité" et d'imposer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Syrie.
Vendredi, Loai Mekdad, coordonnateur politique et médiatique de l'ASL, a confié à des médias locaux que son organisation avait re?u "des armes de qualité" qui avaient été données aux combattants sur plusieurs fronts où ils luttent contre les troupes syriennes, et que ces nouvelles armes allaient remodeler leur combat contre le gouvernement.