Des propos tenus par le ministre fran?ais de l'Intérieur, Manuel Valls, au sujet des Roms ont fait polémique vendredi dans les médias fran?ais, car jugés discriminatoires par une association.
M. Valls a en effet déclaré, dans une interview accordée jeudi au journal Le Parisien, que ces populations immigrées, pour la plupart originaires de Bulgarie et de Roumanie, ne chercheraient pas en majorité à s'intégrer en France.
"Des familles sont désireuses de s'intégrer, mais elles sont une minorité", a-t-il indiqué, faisant référence aux villages d' insertion expérimentés à Montreuil (banlieue de Paris) et à Tourcoing (banlieue de Lille).
Une association fran?aise de défense des droits de ces populations, La Voix des Rroms a aussit?t dénoncé "un concentré de mensonges et de messages jetant l'opprobre sur les Roms". Selon la presse fran?aise, elle envisagerait de déposer une plainte en justice contre le ministre fran?ais pour incitation à la haine raciale.
"Hélas, les occupants de campements (Roms) ne souhaitent pas s'intégrer dans notre pays pour des raisons culturelles ou parce qu'ils sont entre les mains de réseaux versés dans la mendicité ou la prostitution", a-t-il, par ailleurs confié au Figaro, expliquant ainsi l'impact limité des villages d'insertion, qui ne sont efficaces qu'auprès d'une "minorité" de Roms.
Pour l'association militante, les propos de M. Valls sont "de mauvais augure". "Elle annonce un durcissement de la politique à laquelle nous assistons depuis 2003, lorsque (Nicolas) Sarkozy devint ministre de l'Intérieur", souligne son communiqué.
De fait, le ministre de l'Intérieur du gouvernement socialiste, ayant pris les rênes de l'Etat fran?ais en mai dernier, a beaucoup insisté sur la fermeté de son action pour lutter contre la présence de ces migrants qui, rappelle La Voix des Rroms, aspirent avant tout à "une vie normale".
M. Valls a indiqué au Parisien qu'il y avait actuellement en France "environ 400 campements illicites, dont les deux tiers en Ile-de-France". "Rien qu'en Seine-Saint-Denis (banlieue est de Paris), il y en a près de 130, où vivent 8000 personnes", a-t-il ajouté.
"Maintenir ces camps n'est pas acceptable. D'autant qu'ils sont souvent limitrophes de quartiers populaires, dont les habitants, déjà marqués par la crise, acceptent mal cette présence", a expliqué le ministre.
"Je ne veux pas laisser perdurer cette situation intolérable. Plus que jamais, les démantèlements sont nécessaires et se poursuivront. Il en va du respect de la loi, et de la sécurité de leurs résidents", a poursuivi M. Valls, associant ces actions policières à la lutte contre la délinquance et les trafics se greffant aux campements des Roms.
"Nous procéderons avec humanité, sans abandonner l'accompagnement social, l'objectif de scolarisation des enfants et, quand c'est possible, l'accès à un logement et au monde du travail ", a-t-il précisé, tempérant quelque peu la fermeté de son discours.