Ieng Sary, ex-ministre des Affaires étrangères du Kampuchéa démocratique, ou régime cambodgien des Khmers rouges (1975-1979), est décédé jeudi matin des suites d'une maladie à l'age de 87 ans, après avoir été hospitalisé pendant dix jours, a annoncé un porte-parole des chambres extraordinaires de la Cour du Cambodge (ECCC).
"Il est décédé ce matin vers 08h45 à l'H?pital de l'Amitié khméro-soviétique de Phnom Penh", a déclaré Neth Pheaktra, porte-parole de l'ECCC.
Dim Sovannarom, chef des affaires publiques de l'ECCC, a indiqué lors d'un point de presse tenu à l'h?pital que le corps d'Ieng Sary serait remis à sa famille pour des funérailles.
Ieng Sary a été admis à l'h?pital le 4 mars en raison de faiblesses et de v?missements.
Arrêté en novembre 2007, Ieng Sary était l'un des trois anciens dirigeants des Khmers rouges jugés par l'ECCC pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide.
Les deux autres sont Nuon Chea, 86 ans, connu comme le "Frère numéro 2", ancien secrétaire adjoint du Parti communiste cambodgien, et Khieu Samphan, 81 ans, ancien chef d'Etat du régime.
Ils font face à une série d'accusations concernant la mort de quelque 2 millions de personnes, pour cause de famine, de surmenage, de torture, d'exécution et de massacre, survenues à l'époque du régime.
Créé en 2005, le tribunal soutenu par l'ONU cherche à rendre justice aux victimes du régime. L'année dernière, la cour avait dépensé près de 200 millions de dollars américains en procédures.
Jusqu'ici, la cour a procédé à une seule condamnation, soit celle de Kaing Guek Eav, ex-chef de la prison de Tuol Sleng, à une peine d'emprisonnement à perpétuité pour avoir supervisé la mort de près de 15 000 personnes pendant l'ère des Khmers rouges.