"Ne pars pas, Chavez, ne pars pas", ont gémi des supporters du président vénézuélien Hugo Chavez descendus dans le rues mardi après-midi près de l'H?pital militaire Carlos Arvelo de Carcas, où le président a combattu un cancer pendant les deux dernières semaines de sa vie.
Le drapeau national a été mis en berne devant l'h?pital militaire. M. Chavez a subi un quatrième cycle de chirurgie à Cuba en décembre dernier et y est resté pour recevoir des traitements avant d'être rapatrié dans sa terre natale le 18 février.
Une atmosphère de deuil régnait à l'h?pital militaire, à la Plaza Bolivar et au Palais présidentiel, où des partisans attristés s'étaient rassemblés. Des supporters brandissant des photos de M. Chavez entonnant l'hymne national et criant "Il est vivant!," "Tout le monde est Chavez" et "La patrie est à nous".
"Pour ma part, il était comme un membre de ma famille et le demeurera. Les dirigeants des autres nations doivent apprendre à donner autant d'amour qu'il nous a donné", a déclaré Gregoria Jimenez, qui s'est rendue à l'h?pital avec plus de 150 personnes.
Mme Jimenez a exprimé sa solidarité envers la famille du président. "Ils verront que nous sommes avec eux et que Dieu est là pour nous aider. Nous sommes unis plus que jamais".
Pedro Joaquin, 26 ans, a affirmé que le nom de Chavez demeurerait dans l'Histoire avec ceux de Simon Bolivar et d'Ernesto Che Guevara, deux célèbres révolutionnaires et dirigeants de guérrillas latino-américains. "Les Vénézuéliens ne l'oublieront jamais".
"Le combat vers le socialisme continuera. Nous sommes le peuple d'Hugo Chavez et nous poursuivrons la révolution", a déclaré un homme dans la soixantaine.
"Chavez ne meurt pas, il vit toujours dans nos coeurs. Nous t'aimons, nous sommes tous Chavez", a déclaré Juana Luna, une étudiante de 16 ans.
A la Plaza Bolivar dans le centre-ville de Caracas, des partisans de M. Chavez ont commencé à se rassembler mardi après-midi après l'annonce de sa mort pour montrer leur soutien au vice-président Nicolas Maduro, héritier politique du président défunt. Ils ont scandé "Le peuple avec Chavez et Maduro".
En vertu de la Constitution vénézuélienne, l'élection d'un nouveau président devrait être tenue dans les trente jours suivant la mort d'un président en poste.
Freddy Bernal, un ancien fonctionnaire, a livré un discours aux foules pro-gouvernementales, exhortant la continuation du processus dirigé par M. Chavez.
Par ailleurs, Daniel Bastidas, membre du conseil municipal du quartier de Manguita, s'est déclaré inquiet du sort de son pays post-Chavez, qui dirigeait la nation latino-américaine riche en pétrole depuis 1998, et dont la maladie a attisé la rivalité politique au sein du pays.
"Je ne peux pas y croire, on m'avait dit que Chavez prendrait du mieux. Il y a tellement de choses qu'on ne peut pas prédire", a-t-il indiqué.
Peu après avoir été élu pour un troisième mandat en octobre dernier, M. Chavez a d? se rendre à Cuba pour subir une quatrième ronde de chirurgies suite à la récidive d'un cancer diagnostiqué en 2011. Il a raté sa cérémonie d'investiture le 10 janvier, ce qui a incité l'opposition à demander de nouvelles élections.
Le réseau routier dans les environs de l'h?pital militaire, de la Plaza Bolivar et du Palais présidentiel est sérieusement engorgé, et le réseau de communications a subi une panne majeure, selon des correspondants de Xinhua.
De plus, les partis de l'opposition ont émis un communiqué mardi pour exprimer leurs condoléances suite à la mort de M. Chavez. Ils ont promis de sauvegarder la paix et la sécurité au Vénézuela et d'aider le pays à se remettre sur pied.
Cependant, une foule de partisans de l'opposition sont également descendus dans les rues, klaxonnant les supporters de M. Chavez. La police a renforcé la sécurité afin d'éviter toute éruption de violence.
Le ministre des Affaires étrangères Elias Jaua a affirmé tard mardi que des funérailles publiques seraient organisées vendredi pour Hugo Chavez, avec des invités venant de partout en Amérique latine. Il a également décrété sept jours de deuil pour le président.