Le ministre fran?ais de l'Intérieur, Manuel Valls, a annoncé mardi l'arrestation de quatre personnes dans les milieux islamistes en région parisienne et estimé qu'"une menace pèse sur la France".
"Il y a une opération en cours menée par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) en région parisienne. Ces interpellations qui sont en cours font suite à l'arrestation déjà d'un individu il y a quelques mois cet été sur la frontière avec le Mali et le Niger. Donc c'est une enquête de longue date qui se poursuit aujourd'hui", a indiqué mardi matin M. Valls sur BFM TV, précisant que les personnes interpelées seraient au nombre de quatre.
Le ministre fran?ais a également fait savoir que ces personnes ont "probablement" des liens avec des djihadistes du Nord-Mali, tout en émettant une réserve sur la question en voulant rester "prudent".
A ce sujet, M. Valls a expliqué que les arrestations de mardi matin sont le fuit d'une enquête qui avait démarré bien avant l'intervention militaire fran?aise au Mali et que la France fait preuve d'une "très grande vigilance".
"Cela fait plusieurs mois que cette filière est suivie, donc c'est au-delà même de cet engagement de la France nécessaire et juste au Mali. Mais cela veut bien dire que nous ne baissons pas la garde, qu'il y a une très grande vigilance et une action de nos services qu'il faut laisser travailler aussi dans la discrétion", a-t-il noté.
Le ministre a en outre fait savoir que des ressortissants fran?ais se sont déjà rendus en Syrie ou ont tenté d'aller au Sahel pour s'entra?ner au combat.
"Plusieurs dizaines de Fran?ais ou de résidents en France se sont déjà rendus en Syrie, souvent dans des groupes contr?lés par Al-Qa?da. Et il y a aussi quelques individus qui veulent se rendre au Sahel (...) Il y a probablement une poignée de Fran?ais qui sont au Sahel et qui peuvent combattre l'armée fran?aise. Deux d'entre eux ont déjà été arrêtés ou interpelés au cours de ces derniers mois", a annoncé M. Valls.
Le ministre a par ailleurs estimé qu'une menace pèse sur la France, sans qu'aucune menace précise d'attentat n'ait été proférée envers le pays ces derniers jours.
"Il y a une alerte. Il y a évidemment une menace qui pèse sur la France, depuis notamment les crimes de Mohamed Merah", a expliqué M. Valls, ajoutant que s'"il n'y a pas de menace directe (...) il y a des menaces que l'on retrouve, notamment sur Internet, sur les réseaux sociaux, par des appels à faire la guerre, à s'en prendre aux Fran?ais et aux intérêts de la France", a-t-il conclu.
Au lendemain de l'entrée de la France en guerre au Mali le 11 janvier, le degré d'alerte du plan Vigipirate, dispositif de sécurité destiné à prévenir les menaces ou à réagir face aux actions terroristes, a été relevé sur tout le territoire fran?ais au niveau "rouge renforcé", notamment dans les gares et aux abords des lieux de culte. Il s'agit du dernier degré avant le niveau écarlate qui est le plus élevé de l'échelle Vigipirate.