Récemment, le projet de surveillance des données des utilisateurs d'Internet et du téléphone par les services de renseignements a été révélé au grand jour, et on sait qu'il a bénéficié de l'aide de géants de l'Internet qui ont servi de fournisseurs de données à ces services. Ce projet, du nom de code de ? Prism ?, a pour mission principale de collecter et de contr?ler un large éventail de réseaux et d'informations des abonnés au téléphone. Dans l'affaire, un homme vient de se faire conna?tre du grand public ; il s'appelle Edward Snowden, il a 29 ans ; ancien employé de l'agence de renseignement américaine, c'est un expert en la matière et c'est lui qui a divulgué cette information capitale.
Ce qu'a fait Snowden est sans aucun doute illégal. Mais la révélation de l'existence de Prism a mis les politiciens américains et la population mal à l'aise. Aujourd'hui, les législateurs qui ont voté il y a quelques années le ? Patriot Act ? autorisant les services de renseignements à empiéter sur la vie privée des citoyens, constatent avec effroi que la collecte de renseignements personnels et l'espionnage par les services de renseignement sont devenus presque incontr?lables.
Et ce n'est aussi probablement que la partie émergée de l'iceberg. En d'autres termes, qui peut garantir que le gouvernement, le parlement et les secrets de la justice ne sont pas non plus espionnés en toute discrétion ?
On ne peut que comprendre l'inquiétude légitime des citoyens : le moindre acte de leur vie quotidienne est susceptible d'être surveillé, contr?lé par d'innombrables paires d'yeux ou d'oreilles. Ils se rendent compte que la loi n'est aux yeux des services de renseignement qu'une feuille de papier vierge, et que de leurs lettres à leur téléphone, de leur portable à Internet, presque aucun moyen de communication n'est s?r. Ils ont également constaté qu'après la révélation de l'existence de Prism, non seulement le Gouvernement américain et les agences de renseignement refusent de reconna?tre la vérité, mais qu'ils ne sont pas perturbés par la menace sur la vie privée des gens, et qu'en plus ces ? fuites sont une atteinte importante à la sécurité nationale ?.
De son c?té, Barack Obama persiste à qualifier les critiques de Prism de ? spéculations ? et a refusé de s'excuser pour les écoutes, disant qu'elles étaient justifiées, et a demandé au public de ? comprendre qu'on ne peut pas avoir à la fois 100% de sécurité et 100% de vie privée, tout le monde doit faire un choix ?.
Cela, tout le monde peut le comprendre, mais il semble en revanche que personne ne comprenne quel sont en fin de compte les pourcentages respectifs de la sécurité et de la vie privée, comment sont-ils définis, et par qui ? Quand on voit que le Gouvernement des états-Unis et les agences de renseignement américaines ont refusé d'être transparents dans cette affaire, comment peut-on garantir qu'il n'y a pas d'abus ?
Chez les politiciens américains, en particulier chez ceux qui sont au pouvoir, le plus gênant est l'influence constante des intérêts politiques. On peut imaginer que si le malaise des électeurs américains au sujet de leur propre de la vie privée dépasse un point critique, à l'approche du moment capital que représentent les élections de mi-mandat, l'anxiété de nombre de politiciens et celle que le public ressent seront étroitement liés, et que l'on verra émerger davantage de questions directes relatives à Prism.