Un processus de paix bloqué, de fortes tensions et les effets de la dernière guerre à Gaza ont contribué à un nouveau déclin du marché du travail lourd de conséquences pour l'économie palestinienne, indique un nouveau rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT), rendu public jeudi.
"La violence, l'occupation et l'expansion continue des colonies israéliennes en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, prélèvent un tribut de plus en lourd sur l'économie et le marché du travail palestiniens. Le nombre de ch?meurs palestiniens a augmenté de plus d'un quart", a déploré l'OIT dans un communiqué de presse accompagnant la publication du rapport annuel de l'agence sur la situation des travailleurs des territoires arabes occupés.
Le rapport appelle toutes les parties concernées à ne pas se détourner de la crise et à poursuivre la quête d'une solution des deux Etats. Il met l'accent sur la nécessité de mener un authentique processus de négociation qui serve les intérêts de tous, et notamment des travailleurs palestiniens et des entreprises qui les emploient.
"Le poids conjugué de l'occupation persistante et des colonies n'a pas permis le développement d'une économie palestinienne productive et viable, susceptible d'offrir suffisamment de débouchés en termes de travail décent. Si la tendance actuelle se poursuit, le champ des possibilités va encore se réduire", a ainsi mis en garde le directeur général de l'OIT, Guy Ryder.
Selon le rapport, le nombre total des ch?meurs palestiniens a grimpé de plus de 25% en 2014 par rapport à l'année précédente, pour atteindre 338.300 demandeurs d'emploi. Cela se traduit par un taux de ch?mage moyen de 27% à travers les territoires arabes occupés, le taux de ch?mage constaté à Gaza étant deux fois supérieur à celui de la Cisjordanie.
Le nouveau rapport indique également que le taux de ch?mage a presque atteint 40% chez les jeunes hommes et 63% chez les jeunes femmes en 2014. Plus de 70% des Palestiniens ont moins de 30 ans et éprouvent de grandes difficultés à trouver un emploi une fois leurs études terminées.
En 2014, précise le rapport, le produit intérieur brut palestinien (PIB) a connu sa première baisse d'une année sur l'autre depuis 2006. A Gaza, le PIB réel par habitant est inférieur de 30% à celui de 1999.
Constatant l'impasse actuelle du processus de paix, M. Ryder a averti que suspendre les efforts déployés pour parvenir à la solution des deux Etats pourrait avoir "des effets graves, voire dévastateurs, sur l'action menée en vue d'améliorer les conditions d'emploi et les moyens de subsistance des Palestiniennes et des Palestiniens".