Le FMI se rétracte : le yuan n'est plus sous-évalué |
La monnaie chinoise, connue sous le nom de yuans renminbi, n'est "plus sous-évalué", a déclaré mardi à Beijing le Fonds monétaire international (FMI), après avoir maintenu pendant longtemps le contraire.
?Bien que la sous-évaluation du renminbi était un facteur majeur causant de grands déséquilibres par le passé, notre évaluation actuelle montre que l'appréciation réelle durant l'année écoulée a mené le taux de change à un niveau qui n'est plus sous-évalué?, a indiqué le FMI dans un communiqué suite à plusieurs consultations avec des responsables chinois.
Le fonds monétaire international avait auparavant qualifié le yuan de ?modestement sous-évalué", en dépit de l'appréciation progressive de la monnaie depuis une réévaluation historique en 2005. Même contre le fort billet vert, le yuan a augmenté de 0,6% au cours des 12 derniers mois.
Pour expliquer ce changement d'attitude, David Lipton, premier directeur général adjoint du FMI, a expliqué que cette évaluation était fondée sur la situation actuelle et sous réserve de changements futurs.
La productivité chinoise est de plus en plus forte, et connait probablement une croissance plus rapide que le reste du monde. Chaque monnaie doit s'adapter par rapport aux écarts de productivité, a-t-il noté.
Précisant que malgrél'appréciation du yuan, la position extérieure de la Chine restait encore modérément forte (dans une référence à l'excédent commercial de la Chine) en cohésion avec les fondamentaux à moyen terme. Mettant en avant la nécessité de d'autres réformes politiques visant à réduire l'excès d'épargne et retrouver un équilibre externe soutenu.
?Nous pensons que la Chine devrait viser d'atteindre un taux flottant de change effectif dans les deux à trois ans?,toujours selon le communiqué.
Ces commentaires interviennent à la suite de la pression de la Chine pour faire inclure le yuan dans le panier des droits de tirage spéciaux des monnaies de réserve du FMI, avant sa décision finale en octobre.
Nous accueillons et partageons les objectifs de la Chine et travaillera en étroite collaboration avec les autorités à cet égard, et son inscription n' est pas une question de ?si? mais de ?quand?, a souligné Christine Lagarde, directrice générale du FMI.
Invité à identifier les risques potentiels pour l'économie chinoise, David Lipton a fait part de l'excès de crédit et de l'investissement, la hausse des prêts improductifs, et le manque de gouvernance d'entreprise dans le secteur des sociétés étatiques, conduisant à des emprunts irresponsables, ou à certain "laxisme budgétaire" décrit par les économistes.
Le FMI a exhorté le gouvernement à ?briser le web des garanties implicites?, un phénomène qui s'est répandu dans tout le système financier. Tout en admettant que cela ne peut pas se faire en un jour, le processus ?doit commencer et impliquera une plus grande acceptation des défauts de paiement et des faillites?.
L'organisme monétaire a constamment appelé le gouvernement à uniformiser les règles du jeu entre les entreprises publiques et privées. Déplorant que les progrès sur les réformes des entreprises publiques ont été bien trop lents.
La Chine doit renforcer son soutien financier au niveau de son économie si la croissance venait cette année à plonger en dessous de 6,5%. Le FMI prévoit une croissance économique de la nation se situant vers de 6,8% en 2015, avant de ralentir autour de 6,25% en 2016.