La China National Oil Corp Offshore (CNOOC), le plus grand développeur de pétrole et de gaz offshore de Chine, est devenue la première entreprise chinoise autorisée à chercher du pétrole dans l'Arctique ; c'est, pour la deuxième plus grande économie du monde, une étape historique dans la recherche de sources d'énergie à l'étranger.
La CNOOC a conclu un partenariat avec la société islandaise Eykon Energy dans une demande de permis d'exploration des ressources pétrolières et gazières dans les eaux de l'Arctique depuis juin dernier.
Le 22 janvier, l'autorité nationale de l'énergie islandaise, Orkustofnun, a accordé le nouveau permis offshore à la société chinoise en tant qu'exploitant avec 60% des parts, à Eykon Energy avec 15% des parts, et à Petoro Iceland AS avec 25% des parts, a précisé jeudi la société au China Daily.
La consommation mondiale de carburant augmentant, les acteurs internationaux du pétrole et du gaz recherchent activement des ressources inexploitées de grande taille pour remplacer la région productrice de pétrole de la Mer du Nord.
En s'appuyant sur l'expertise de CNOOC dans l'exploration pétrolière en eaux profondes, le rythme des activités pétrolières et gazières offshore à l'étranger s'est accéléré, notamment avec la plus grande acquisition jamais réalisée dans le secteur de l'énergie, Nexen Inc.
? L'autorisation que la CNOOC a obtenu du Gouvernement islandais témoigne des compétences d'exploration en amont des sociétés d'énergie chinoises ?, a déclaré Guo Haitao, Vice-doyen de l'Ecole d'administration des affaires de l'Université chinoise du pétrole.
Il a déclaré que le projet en est encore à ses débuts et n'affectera pas l'approvisionnement en pétrole et en gaz de la Chine à court terme, mais il faudra élever le niveau des technologies d'exploration énergétique du pays ainsi qu'assurer les approvisionnements au moyen de ressources diversifiées sur le long terme.
Selon le bureau des douanes, la Chine a importé 280 millions de tonnes de pétrole brut en 2013, en hausse de 4% d'une année sur l'autre.
Alors que la dépendance pétrolière de la Chine envers l'offre étrangère a continué d'augmenter -atteignant 58,1% en 2013- la production nationale de pétrole est restée stable, à environ 208 millions de tonnes.
La CNOOC a annoncé à la fin de janvier que la production de l'entreprise en 2013 était de 412 millions de barils d'équivalent pétrole, dont 69 millions de barils sont venus de l'acquisition de Nexen Inc.
Elle a fixé son objectif de production pour 2014 entre 422 et 435 millions de barils, avec une croissance d'année en année de 2,43 à 5,58%.
Mais en tant que première entreprise chinoise qui peut assurer l'exploration pétrolière et gazière dans l'Arctique, les risques vont de pair avec les opportunités.
? La CNOOC sera le principal opérateur du projet, et les risques sont élevés ?, a déclaré M. Guo. La région de l'Arctique est riche en ressources pétrolières et gazières, avec, selon le dernier rapport annuel de l'Institut de recherche en économie et technologie de la CNPC, des réserves prouvées de 400 milliards de barils d'équivalent pétrole.
? Des co?ts d'exploitation élevés et une période d'amortissement longue sont des problèmes majeurs pour les investisseurs dans la région ?, a déclaré le rapport.
En plus du co?t, les préoccupations liées à l'environnement sont aussi un problème pour les sociétés exploratrices.
Le fonctionnement de la société a également causé des inquiétudes parmi les écologistes et des communautés indigènes de l'Alaska, qui ont trainé l'entreprise devant les tribunaux pour essayer de l'arrêter. L'autorisation que la CNOOC a obtenue de la part du Gouvernement islandais témoigne néanmoins des compétences des sociétés chinoises du secteur de l'énergie dans le domaine de l'exploration en amont.