Le ministre irakien du Tourisme et des antiquités a déclaré lundi que son pays cherche à obtenir que les ruines de la cité antique de Babylone soient inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
"Nous avons achevé notre part de la tache et préparé un dossier qui sera envoyé à l'UNESCO demain. Nous avons rempli nos obligations qui nous imposaient de boucler ce dossier avant le 1er février", a déclaré Adel Shirshab lors d'une conférence de presse organisée à Bagdad.
Auparavant, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) avait signé un mémorandum d'accord avec le gouvernement irakien et l'administration de la province de Babil, en vertu duquel les autorités irakiennes devaient faire préparer un dossier par des archéologues et des experts du tourisme irakiens afin d'évaluer les dégats et l'état du site.
Les vestiges de Babylone, capitale du royaume de Babylone, se trouvent à proximité de la ville de Hilla, à quelque cent kilomètres au sud de Bagdad.
La cité était officiellement reconnue comme l'une des premières civilisations du monde. Cependant, tout ce qui subsiste de la cité antique est un amas de constructions en ruines, en briques et en terre, jonchant la plaine fertile qui s'étend du Tigre à l'Euphrate, au centre de l'Irak.
Babylone a vu le jour au début du troisième millénaire avant Jésus-Christ. Elle abritait les célèbres jardins suspendus de Babylone, l'une des sept merveilles du monde.
Vestige d'une capitale mésopotamienne qui rayonna pendant plusieurs siècles, Babylone fut la cité des rois Hammourabi (1792-1750 av. J.-C.), à l'origine d'un des premiers codes de lois de l'Histoire, et Nabuchodonosor (604-562 av. J.-C.), qui a fait construire les célèbres jardins suspendus de Babylone.
Sous Saddam Hussein, l'ancien dirigeant irakien, la cité a terriblement souffert, notamment lorsqu'il décida de reconstruire Babylone avec des briques modernes gravées à son nom et posées sur les murs d'origine.
Puis, la cité quatre fois millénaire devint le camp militaire "Alpha", peu après l'invasion conduite en 2003 par les forces américaines.
L'UNESCO a indiqué précédemment que l'armée et des entrepreneurs américains avaient infligé des dégats considérables au site historique irakien de Babylone, notamment en faisant passer de lourdes machines sur des chemins sacrés, en arasant des sommets de collines avec des bulldozers et en creusant des tranchées dans l'un des sites archéologiques les plus importants du monde.
Par ailleurs, les opérations et les conflits militaires ont gravement porté atteinte au patrimoine culturel de l'Irak, notamment les dégats considérables infligés au site historique de Babylone par les forces de la coalition conduites par les Etats-Unis et qui se sont installées sur le site en 2003 et 2004.